« Il est aussi dérisoire de vouloir attaquer Dieu que de vouloir le défendre ».
Aphorisme de l’auteur.
L’Arabie du VII° siècle, subcontinent nomade à 80%, a un régime de tribus, de législation arbitraire, une vie très dure sans hygiène significative, donc de haute mortalité, de guérillas et razzias permanentes, une population des villes sémites à 90%.
Le terme Sémites, de Sem, l’un des fils de Noé (employé par von Schlösser au XIX°s.) pour nommer les langues et les peuples mentionnés dans la bible. Ce nom est resté attaché aux peuples arabes et hébreux du croissant fertile.
Les religions du proche orient au VII° siècle : le judaïsme peu influent après l’importante migration de la diaspora vers l’Europe centrale (Ashkénazes) et l’Afrique du nord et l’Espagne (Séfarades). Quelques tribus nomades et une présence réduite près des villes comme Yatrib ou la Mecque. Une importante colonie en Égypte, essentiellement à Alexandrie. Une présence religieuse considérable, pour être « les gens » du Livre (la torah) signe de l’alliance avec dieu. L’islam, le judaïsme et le christianisme partagent la même cosmogonie.
Le christianisme, bien qu’étant à l’origine une religion dissidente du judaïsme, avait une grande importance au Proche Orient, pour avoir été la religion d’état de Rome et pour la puissance de l’église byzantine, qui dominait, à la suite de l’empire romain d’Orient, la Méditerranée Orientale, Égypte incluse. Les religions polythéistes du Proche-Orient incluent l’Arabie, le Yémen, la Palestine, la Syrie, l’Irak. Les rites quotidiens sont discrets, souvent absents.
Des fêtes annuelles : foires au bétail, saison des pluie, arrivée d’importantes caravanes d’Asie, voient les tribus converger vers la Mecque, Jérusalem, Damas et Bagdad. Ces événements sont l’occasion de réunions de croyants de même obédience. Les religions polythéistes de l’ancien Proche-Orient créent des divinités, chacune avec ses pouvoirs. La puissance divine est attribuée à chaque élément du cosmos, de la nature. Un dieu règne sur une région ou une ville qui crée et maintient son temple. Cela conduit à de nombreux mythes liés aux conflits de pouvoir entre ces divinités, et donc à des conflits entre les tribus qui les adorent.
L’Islam est fondé sur trois concepts :
Il s’appuie en grande partie sur les deux religions dominantes au VIIème siècle au Proche Orient : Judaïsme et Christianisme, celui-ci issu du premier.
Muhammad estime que le Judaïsme et le Christianisme n’ont pas honoré de façon convenable l’alliance offerte par Dieu.
Son projet est unificateur et porteur d’une grande idée dans cette région de tribus nomades sans lois et pour la plupart polythéistes : changer les liens claniques de sang pour d’autres : ceux d’une même religion unificatrice.
Bref résumé de la vie de Muhammad ben Abdallâh :
Il est né en 570, orphelin très jeune, il a été élevé par son oncle Abu Talib, puis il a été berger et commerçant. Il a été employé par sa future épouse Khadija. Muhammad (25 ans) et Khadija (40 ans), se marient en 595. Muhammad a sa première « révélation » à 40 ans. Il commence sa « prédication » à 43 ans, se présentant comme un messager de Dieu, ce qui est mal reçu par sa propre tribu, les Qorayshites. En 622, il doit fuir avec ses disciples à Yatrib (future Medina). C’est l’Hégire, c’est le conflit avec les Qorayshites qu’il vainc après huit années de guerre. Muhammad meurt à Médine en 632.
Muhammad s’est présenté à son peuple comme « Rasul » (messager) jamais comme « nabi » (prophète). L’Hégire (en arabe rupture, exil) durant laquelle Muhammad réalise un changement fondamental dans la société arabe traditionnelle, délaissant le système clanique construit sur la communauté de sang et adoptant un modèle de société fondé sur la communauté de croyance (ibid). La conséquence pour la société est la disparition des chefs de clan et l’institution d’un système basé sur l’égalité et la fraternité et donnant une grande importance à la protection des faibles. Il met fin à la coutume barbare d’enterrer vives les filles surnuméraires. Il réinvente ainsi le concept de « un empire, une religion » qui élimine tous les conflits dus aux querelles interreligieuses. En ceci, Muhammad est un grand réformateur. Réforme qui débouchera sur la grande civilisation arabe.
Sunnites y chiites.
Dès le début de l’Islam, immédiatement après la mort de Muhammad, il y eut des litiges sur la succession du Messager. Les partisans d’Ali, neveu de Muhammad, et d’Abou Bakr, compagnon très respecté du Messager s’opposèrent et s’opposent encore aujourd’hui. Les sunnites sont environ 80 % des musulmans et le reste, les chiites, sont principalement en Iran et en Irak.
Il n’y a pas de clergé en islam :
L’imam est seulement celui qui guide la prière et l’uléma, pour sa sagesse, conseille les croyants pour les sujets religieux et éventuellement séculaires.
J’ai été particulièrement intéressée et presqu’entousiasmée par le bien qu’aurait fait le Messager au peuple quand il a diminué le pouvoir des clans.
Quel dommage que cela ne se reproduise pas au Soudan et avant ça entre Ethiopie et Érythrée. Et tant d’autres pays