Promenade d’un agnostique. Chapitre 2 : le Judaïsme. Les grands épisodes.

L’historicité, voire même la cohérence du texte fondateur, la Torah, est en l’état inacceptable. Il a été proposé comme symbolique, ou encore empreint de poésie hébraïque du temps de référence – de la création du monde jusqu’à la déportation du peuple juif à Babylone en 597 avant J.C. et selon laquelle, nous serions dans le sixième millénaire de la création du monde !

Les fils de Dieu.

(Genèse 6-1,4)

« Lorsque les hommes eurent commencé à se multiplier sur la face de la terre (?), et que des filles leur furent nées, »…

« …les « fils de Dieu » virent que les filles des hommes étaient belles, et ils en prirent pour femmes parmi toutes celles qu’ils choisirent. »

Cette formulation dit clairement que les fils de Dieu choisirent de nombreuses femmes et parmi elles ils en prirent pour épouses. Qu’ont-ils fait des autres ?

Alors l’Éternel dit : « Mon esprit ne restera pas toujours dans l’homme, car l’homme n’est que chair, et ses jours seront de cent vingt ans ». 

 « Les géants étaient sur la terre en ces temps-là, après que les fils de Dieu fussent venus vers les filles des hommes, et qu’elles leur eurent donné des enfants : ce sont ces héros qui furent fameux dans l’antiquité ».

 Ce chapitre, intégralement reproduit ici, situé de façon assez incongrue entre la liste des patriarches d’Adam à Noé et l’histoire du déluge, n’appelle que peu de commentaires, mais ceux-ci sont lourds de conséquences.

La bible dit – et seulement là – que Dieu a des fils.

 Jésus se présentera comme tel quelques 3.760 ans plus tard, mais ses contemporains prirent peut-être, pour la plupart cette affirmation comme une filiation spirituelle.

Et les géants cités là seraient les enfants issus de l’accouplement des fils de Dieu avec les filles des hommes. Produits contre-nature mais raisonnables dans un cadre semi-divin, comme dans la mythologie grecque (ibid).

Ce verset qui n’occupe qu’un quart de page dans le Livre nourrirait des spéculations à l’infini.

Laissons-les à l’appréciation et à l’imagination du lecteur.

 (Mais, en approuvant la Torah, Muhammad, le Messager, a-t-il connaissance de ces « fils de Dieu », quand l’Islam est rigoureusement contre toute association d’êtres, quels qu’ils soient, à Dieu, quand l’unicité de Dieu est la base de l’Islam ? C’est peu probable, ou il les aurait effacés, modifiant un texte d’inspiration divine. Le plus vraisemblable est qu’il n’ait pas pu lire (Muhammad était illettré), ou se faire lire la Torah ou la Bible).

Le Déluge.

Dieu, écœuré par la méchanceté des hommes décide de détruire sa création, hommes et bêtes, qu’il noie sous un déluge universel, n’épargnant que Noé, un juste et sa famille, à qui il ordonne, pour l’éventuelle reconstitution d’un monde, de créer un énorme vaisseau où prendront place une paire d’animaux de chaque espèce et Noé et sa famille. Quarante jours et autant de nuits de pluies auront raison de la vie sur terre. Puis Dieu fit se retirer les eaux et l’arche se retrouva sur le mont Ararat.

L’histoire du déluge ne peut être prise que comme symbolique, même si elle a pu paraître réaliste aux hommes d’alors, car un couple de chaque espèce animale aurait nécessité plusieurs centaines d’arches et autant pour y stocker la nourriture nécessaire à leur survie.

 De plus, Noé et sa famille sont, à l’origine, quelque part au Proche Orient, et l’Arche se retrouve sur le Mont Ararat, à environ 2.500 kilomètres au Nord-est de là !

 Enfin pour que cette arche se retrouve sur ce mont, qui culmine à plus de 5.000 mètres, il aurait fallu que la couche d’eau recouvrant la Terre soit un peu plus épaisse que ces 5.000 mètres, quand la profondeur moyenne de toutes les mers et océans du globe est de 3.750 mètres. Le déluge aurait manqué de matière première – l’eau – pour se réaliser, même par accumulation d’évaporation de toutes les mers et océans de la planète.

 Bien entendu, ce récit est symbolique, mais comme beaucoup d’autres le sont aussi dans ces « Écritures », qui accumulent tant d’allégories, de symboles, de métaphores, de litotes, qu’il n’est ni irrévérencieux, ni décalé d’éliminer une fois pour toutes quelque historicité que ce soit aux premiers livres de la Tora, de la Bible et autres textes qui s’en inspirent, afin de rendre au mot religion son sens étymologique : « qui relie » (les fidèles entre eux) (ibid.) et non des pratiques spirituelles reliant les croyants à leur dieux par des récits d’événements considérés par les fidèles comme avérés.

L’historicité du déluge est totalement écartée, quand l’Égypte, voisine des événements cités, n’a jamais connu de pluies torrentielles.

 En ce qui concerne la Torah, Évangile et d’autres textes fondateurs, ils contiennent souvent des événements ou des lieux avérés par l’archéologie, qui deviennent plausibles quand ils rejoignent l’Histoire. Dans ces cas il serait malvenu, et de mauvaise foi, de les nier par dogmatisme antireligieux. Sauf quand le dogmatisme est du côté des croyants qui les interprètent selon leurs propres dogmes et croyances.

 (Genèse 8-21), Dieu se repent :

« Je ne maudirai plus la terre, à cause de l’homme, parce que les pensées du cœur de l’homme sont mauvaises dès sa jeunesse ; et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l’ai fait. Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront point. »

Les chroniqueurs du temps, responsables de ce chapitre, ont dû avoir des comptes à rendre quand ils se présentèrent devant leur seigneur pour être jugés.

 D’abord, parce qu’ils ôtent à Dieu son omniscience (Dieu n’a pas de limite dans son appréhension du futur, et il ne peut être faillible au point d’avoir à se repentir).

 Ensuite, parce qu’ils savent – il l’ont écrit – que Dieu a créé l’Homme à sa ressemblance et pourquoi l’aurait-il doté de mauvaises pensées dès sa jeunesse ? L’Homme est sa créature, il l’a créé comme il l’a voulu. Ne serait-il pas injuste qu’il lui reproche ce qu’il est : sa création-sosie ?

 On a voulu objecter que Dieu aurait donné à l’Homme une liberté de conscience qui le rende responsable de ses actes. Mais Dieu n’est-il pas omniscient ? Ne connait-il pas chaque homme dans son « être », et dans son « faire », au cours de toute sa vie ?

 Les considérations sur le fait que l’homme, création de Dieu, est mauvais dès sa jeunesse suppose que cette opinion est un reflet de l’époque. À moins que le déluge (comme récit) n’ait été inclus que comme un symbole et que ses auteurs n’aient pas voulu que le peuple d’Israël n’attendît le prochain déluge.

Dieu fait alors alliance avec Noé (Genèse 9). Plus de déluge, mais contre une conduite décente. Le sang ne sera plus versé. Il invente l’arc-en-ciel comme signe de cette alliance. C’est par les fils de Noé, Sem, Cham et Japhet, et leur descendance que la terre fut repeuplée. Avec qui, côté féminin, ou est-ce que la Femme – que l’Homme rejoint après avoir quitté son père et sa mère – connait là déjà la dépréciation qui allait la poursuivre jusqu’aux temps contemporains ?

La Tour de Babel.

 Explorant la nouvelle terre, postdiluvienne, probablement fertilisée par l’arrosage subi, les hommes rencontrèrent une plaine agréable et fertile et ils décidèrent d’y rester. Ils construisirent une ville et eurent l’idée de bâtir une tour qui toucherait le ciel. Le projet ne fut pas du goût du créateur qui, de la langue qu’ils parlaient, fit une grande diversité de langages qui finit par les séparer et repartir vers le vaste monde.

On a quelquefois de la peine à comprendre la logique des dieux : Dieu décide de détruire toute vie parce qu’il trouve les hommes méchants et quand ils s’entendent bien, au point de parler la même langue, (le symbole est important), il jette la confusion sur le système et le détruit. Comme s’il craignait une quelconque alliance contre lui, dont la Tour aurait été le symbole.

Quant aux constructeurs de cathédrales, il n’est pas sûr qu’ils aient trouvé grâce aux yeux de leur Seigneur en construisant de hauts édifices, en tous cas avant d’avoir compris pourquoi la Tour de Babel avait déplu à Dieu. Souffrait-on encore à l’époque du complexe de l’échelle de Jacob ?

*******

Dieu appelle Abram (futur Abraham) et lui ordonne de quitter sa famille pour partir du pays de Canaan, avec la promesse de faire de lui le père d’une grande nation. Lors d’une famine, Abraham s’en fut vers l’Égypte, mais après quelques désaccords avec Pharaon peu glorieuses pour Abraham, il retourna vers le Néguev (sans intérêt ici) et en Canaan.

Puis, après s’être séparé de Loth (qui l’avait suivi en Égypte), Abraham se rétablit dans le pays de Canaan, où Dieu le visite pour lui prescrire une norme valable encore aujourd’hui : la circoncision.

Abraham, son fils Ismaël et tous ses serviteurs et gens de sa maisonnée furent circoncis ce même jour (Genèse 17-9).

Dans le même temps, Dieu promis un fils à Abraham, qui émet un doute, vu son âge, mais il est rasséréné par l’assurance de Dieu. Par contre, l’idée fait rire Sara, sa femme, car elle est d’un âge très avancé. (Genèse 18-12)

S’ensuit un échange qui, si Dieu n’était pas inclus, serait comique :

« Pourquoi ce rire de Sara, demande le Seigneur ? ». « Pourrai-je enfanter, moi qui suis si vieille ? ». Sara nie avoir ri, par crainte : « je n’ai pas ri ! ». Mais le Seigneur insiste ; « Si ! Tu as ri ! »

Suit l’épisode de Sodome dans lequel Abraham plaide la cause des justes qui pourraient être dans Sodome. « Et s’il se trouve 50 justes dans Sodome, la détruiras-tu ? » « Pour 50, je ne la détruirai pas ». Abraham marchanda avec Dieu comme un vendeur de tapis et finit par obtenir que Loth et sa famille fussent sauvés. Ils s’enfuirent mais la femme de Loth, curieuse, regarda en arrière et, comme l’avaient prédit les anges de Dieu, elle fut changée en statue de sel.

Ce dernier point est intéressant : pourquoi serait-il si grave de regarder en arrière ? Dieu punit-il la curiosité ? L’attachement au passé ? Le souci pour ceux qui restent ? Ou encore la nocivité de l’expérience, comme acquis social ? Ou, peut-être le Regret ?

Les filles de Loth eurent en ce temps une conduite encore moins recommandable, car elles enivrèrent leur père et firent en sorte qu’elles furent enceintes de ses œuvres et l’aînée enfanta Moab, qui devint le père des Moabites et la cadette Ben-Ammi, père des fils d’Ammon (Genèse 19-30).

On comprend que quand Dieu promettait à chaque prophète ou homme honorable une nombreuse descendance, les chroniqueurs aient eu des problèmes de production démographique, mais choisir des relations incestueuses, non seulement pour le plaisir, mais pour fonder des tribus (on ne peut encore parler de nations) est peut-être un peu excessif ?

 Loth qui se laisse enivrer et qui engrosse ses filles n’est à l’origine de cette affaire que pour permettre de donner naissance aux tribus des Moabites et des Ammonites. (Genèse 19-30) Que prétend cet épisode exemplaire ? S’il s’agissait de combler les désirs des filles de Loth, elles pouvaient le faire à Kir-Aréseth, à 20 kilomètres de Sodome, leur tente étant installée déjà à mi-parcours. Ce n’est pas pour que s’ensuive un châtiment, puisqu’au contraire elles donnent naissance à deux tribus (turbulentes il est vrai). Loth n’est pas responsable, car il est ivre. On ne peut penser qu’il s’agisse de donner une recette aux jeunes filles de l’époque.

Le fait saillant, si l’on peut dire, est donc l’inceste. Mais là encore, la participation involontaire du père fait retomber l’abomination sur ses filles, qui ne sont, selon le texte, en rien inquiétées, par quelque incompréhensible indifférence de Dieu.

(Genèse 22-1) Cet épisode, connu comme parangon de l’obéissance à Dieu voit celui-ci ordonner à Abraham de lui sacrifier son fils Isaac. Abraham accepte, mais Dieu retient sa main au moment d’immoler l’enfant. Un bélier qui s’était pris les cornes dans un buisson voisin fait les frais du sacrifice. Après cette preuve d’obéissance absolue, Dieu promet à Abraham une postérité aussi nombreuse que les étoiles du ciel. Il meurt à 175 ans, après avoir fait sept enfants à sa dernière femme, Détoura, après Sara, morte à 127 ans (Genèse 21-1). On enterrera Abraham près d’elle, dans la caverne de Makpéla (Genèse 25-9).

En soi, l’exemple de soumission à Dieu est total. Mais les choses rentrent dans l’ordre quand c’est un bélier qui est sacrifié, fait plus banal.

Cependant, le sacrifice est à la fois un acte de soumission et d’hommage.

 Il est difficile de ne pas évoquer le sacrifice, dans l’Évangile, de Jésus sur la croix, immolé à son père, Dieu, pour racheter les fautes de ses créatures. Ce sacrifice, à la différence de celui d’Isaac n’est pas demandé par Dieu, mais auto-dédié par Jésus lui-même (encore qu’il dise que les Écritures doivent s’accomplir), et qu’il demande, peu avant sa mort, « si cette coupe amère ne peut être éloignée », pour enfin, dans son dernier soupir, demander pourquoi Dieu l’a abandonné ? Il comptait donc être sauvé ?

 C’est ce que dit le Coran : « Ils ont dit : oui, nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, le Prophète de Dieu. Mais ils ne l’ont pas tué ; ils ne l’ont pas crucifié, cela leur est seulement apparu ainsi. Ceux qui sont en désaccord à son sujet restent dans le doute ; ils n’en ont pas une connaissance certaine ; ils ne suivent qu’une conjecture ; ils ne l’ont certainement pas tué, mais Dieu l’a élevé vers lui : Dieu est puissant et juste ». Coran, Sourate 4, verset 155-157.

 Et le Coran affirme cela avec quelque bon sens, puisque l’Évangile cite la rencontre de Jésus avec « les femmes » puis ses apôtres après sa « mort » sur la croix.

Et Marc 16, 15-20 : Jésus ressuscité dit aux onze Apôtres : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné.

Cette condamnation manque peut-être un peu de tolérance au regard de la nouvelle foi faite d’amour universel et d’entente fraternelle.

« Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils chasseront les esprits mauvais ; ils parleront un langage nouveau ; ils prendront des serpents dans leurs mains, et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. »

Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.

Cet épisode christique n’est pas à sa place dans le cours de ce récit, mais il est obligé quand il s’agit de sacrifice.

 Le Droit d’Aînesse.

 Isaac prit Rebecca comme épouse (Genèse 25-19). Elle lui donna deux fils, jumeaux, : Esaü et Jacob. Esaü était un chasseur expérimenté et pour cela le fils favori de Isaac.

Au retour d’une chasse, Esaü, épuisé, demanda à Jacob qu’il lui donne le rouet de lentilles qu’il mangeait. Sur le refus de Jacob, il lui propose d’acheter son repas contre son droit d’aînesse. Jacob Accepte et Esaü, méprisant ce droit si important alors, conclut le marché. (Genèse 25-29).

L’intérêt de cette anecdote reste mystérieux. Ou faut-il y voir une leçon traitant de l’intérêt ou du désintérêt pour le pouvoir ?

 (Genèse 28, 10-17) Jacob partit de Beer-Schéba, et s’en alla à Charan.  Il arriva dans un lieu où il passa la nuit ; car le soleil était couché. Il y prit une pierre, dont il fit son chevet, et il se coucha dans ce lieu-là.  Il eut un songe. « Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle.  Et voici, l’Éternel se tenait au-dessus d’elle ; et il dit :

« Je suis l’Éternel, le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je la donnerai à toi et à ta postérité. Ta postérité sera comme la poussière de la terre ; tu t’étendras à l’occident et à l’orient, au septentrion et au midi ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité.  Voici, je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai dans ce pays ; car je ne t’abandonnerai point, que je n’aie exécuté ce que je te dis ».

Jacob s’éveilla de son sommeil et il dit : « Certainement, l’Éternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas ! »  Il eut peur, et dit : « Que ce lieu est redoutable ! C’est ici la maison de Dieu, c’est ici la porte des cieux ! »

Il est intéressant de constater que quand Dieu veut favoriser un homme, il lui promet une grande postérité et non de grandes richesses. Les choses se sont inversées depuis lors !

 Joseph, fils de Jacob en Égypte (Genèse 38-39).

Il devient le majordome de Putiphar, qui, à cause de son extrême compétence, finit par le laisser mener sa maison et ne « s’occupait plus que de la nourriture qu’il mangeait » (Genèse 39-6). Or, Joseph, bel homme, plut à la femme de son maître qui lui fit des avances qu’il repoussa. Offensée, elle fit, par stratagème, que Joseph fut cause de la colère de son maître qui le fit mettre en prison (Genèse 39-20). Mais Dieu ne l’abandonna pas et lui attira la sympathie du chef de la prison, qui lui confia des tâches de confiance.

Pour avoir interprété justement les rêves de deux serviteurs de Pharaon, il fut appelé par celui-ci pour interpréter deux rêves qui l’avaient troublé : il avait rêvé que sept vaches grasses avaient été dévorées par sept vaches maigres et que sept épis gras et appétissants furent absorbés par sept épis grêles et brûlés (Genèse 41-1,7)

Joseph donna l’interprétation suivante ; « après sept années d’abondance, viendront sept années de famine ». Et il conseilla à Pharaon de faire, pendant les années d’abondance, les provisions nécessaires pour supporter les sept années de famine.

Pharaon reconnait en Joseph la puissance de Dieu (Genèse 41-39) et lui confie la gestion de l’Égypte.

 Mais la veine commerciale ne perdit pas ses droits et lors des sept années de famine, Joseph vendit pour Pharaon les réserves faites pendant les années d’abondance, en tirant un grand profit.

Quand Jacob envoya ses fils en Égypte pour acheter du grain, Joseph les traita durement (?). Il exigea qu’ils lui ramènent de leur pays leur plus jeune frère, Benjamin et que l’un d’entre eux resterait en otage. De plus, s’il ne revenait pas avec Benjamin, il ne les recevrait pas et ne leur fournirait plus de nourriture. Jacob y consent. Cette fois, Joseph les accueille avec faveur, et leur offre un banquet ou aucun égyptien ne partage leur nourriture, car ce serait pour eux une abomination, mais au moment où ils repartent, Joseph fait mettre dans les sacs de Benjamin un bol précieux afin de pouvoir l’accuser de vol. Ce qui lui vaut la prison.

 Il n’y a pas d’autres détails quant à cet épisode obscur. Qu’est-ce qui vaut à Benjamin cette machination de son frère aîné, Joseph, qui lui vaut la prison, alors qu’il avait fait de la présence de Benjamin la condition de sa faveur à sa famille et de la fourniture de nourriture ? Rien, avant ou après dans le texte ne justifie cet événement, ni le devenir de Benjamin.

Joseph invite ses frères à venir en Égypte avec leur père Jacob, afin qu’ils y vivent en paix dans le pays de Goshen, et Pharaon approuve ce projet grâce à la situation de Joseph dans sa maison.

(Genèse 45-17). Dieu promet à Jacob de faire de lui une grande nation en Égypte et lui promet de le faire revenir en Canaan afin que Joseph lui « ferme les yeux ».

Jacob descend en Égypte avec toute sa descendance (Genèse, 46-6).

Ce bref résumé – mais les textes sont respectés – montrent à l’évidence deux faits essentiels :

 Le premier est que Dieu est le Dieu d’Israël et seulement d’Israël. Quand il se qualifie, il dit : je suis le dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.

 Le second est l’effacement dans l’enseignement de nombreux faits divins qui, s’il ne s’agissait de Dieu seraient considérés aujourd’hui erratiques, au moins, comme hérétiques pour beaucoup.

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