La Bonne Nouvelle que Jésus (qui n’est anticipé nulle part dans l’Ancien Testament), envoie ses apôtres répandre sur la Terre, est que l’amour peut remplacer la violence, chez tous les hommes, de toutes les nations, ce qui n’apparait nulle part dans l’Ancien Testament. Le seul point commun entre l’Ancien Testament et le christianisme, c’est que Jésus, Juif pratiquant, se dit – ou fait dire : (« es-tu le fils de Dieu ? réponse : « tu l’as dit ») qu’il est le fils du dieu d’Israël, qui, si l’on suit les textes, est une filiation contre nature, du fait même que la philosophie de Jésus n’a rien à voir avec celle prônée dans l’Ancient Testament, en tous cas, selon la parole du Dieu d’Israël.
De la lecture attentive de tous ces textes, il ressort qu’un peuple nomade, les Hébreux, a connu des vicissitudes dans la région du Croissant Fertile. Il aurait fait un séjour de quelques dizaines d’années en Égypte, puis se serait fait, par les armes, un royaume en Transjordanie. Lors de la conquête de Jérusalem, en -586 par Nabuchodonosor, une part importante de ce peuple fut déportée à Babylone, peuple que Cyrus libéra, lors de sa prise de cette même Babylone, en -538. Op.cit.

Icône de la nativité
Puis Jésus naquit.
Jésus, grâce, pour une grande part à ses « miracles », est un philosophe suffisamment écouté pour satisfaire le besoin du peuple juif d’un meneur, si possible divin, le Messie des écritures (?), qui le délivrerait du joug romain.
Mais le discours christique est beaucoup moins réducteur et, après sa mort, il a l’écoute qu’on sait dans la Palestine et dans l’empire romain par la suite. Qu’il soit ou non divin est affaire de foi, mais son message ressemble bien plus à celui, humaniste, de Gautama (Bouddha de son vivant) qu’à celui du dieu violent d’Israël.
Quelques singularités peuvent être soulignées à effet de réflexion. Par exemple le code résolument pacifiste, selon lequel « si on te frappe la joue droite, tends aussi la gauche, ce qui parait peut-être excessif, sauf à encourager l’autre au sadisme ou la victime au masochisme. Être une victime consentante n’a jamais été, dans aucune philosophie, un chemin propre à réduire la violence. Compte tenu de la moralité moyenne des hommes, on pourrait certainement dire « au contraire ! »
Quant à la femme adultère lapidée que Jésus sauve par une interpellation publique : « que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre », elle est fort discutable : en quoi les fautes commises par les lapidateurs exonèrent-ils la femme de son péché ? La logique dialectique eut voulu qu’il cherchât à la femme des circonstances atténuantes, pas qu’il souligne les éventuels péchés de ses bourreaux, qui, en l’espèce, appliquaient la loi : autre sujet qu’il eut été intéressant de remettre en cause, débordant ainsi ce seul événement pour plus de justice si la remise en cause de cette barbarie eut porté des fruits ».
Le dieu d’Israël est celui de la Torah, donc de la Bible, donc de tous les chrétiens qui représentent la majorité religieuse sur la planète, comme conséquence de la décision de Constantin le Grand d’en faire la religion de l’Empire (1). Il est aussi celui des musulmans, soit, avec les juifs, un total actuel de 4,215 milliards de croyants (chrétiens 2,4, musulmans 1,8, juifs, 0,15).
Paradoxe intéressant : après la destruction du Temple par Titus, en 70, l’écrasement des juifs comme nation et la Diaspora qui les disperse en Afrique du Nord et en Europe, c’est la Bible qui devient la pierre angulaire de la chrétienté, qui cependant abhorre les juifs ! Être, selon la Bible, le peuple de Dieu, de Ses alliances et être honni par la multitude chrétienne qui jure par le même dieu est une énigme historico-religieuse insoluble. Les apôtres qui vont diffuser l’évangile sont des juifs, Pierre va prêcher et mourir à Rome, les auteurs de ces mêmes évangiles sont juifs, (sauf Luc, qui est un syrien hellénisé d’Antioche). Et le Juif est diabolisé. On ne peut qu’évoquer le fait que Jésus n’ait pas eu l’assentiment des autorités religieuses de son pays, ce qui l’a conduit à son exécution, mais si cette partie de sa vie est fondatrice, les quelques prêtres qui ont ourdi, dans un temps très court, sa condamnation, n’ont pas d’importance historique, ils ne sont qu’un instrument nécessaire à l’accomplissement de l’Événement. Il n’y a pas là de raison suffisante pour vouer un peuple entier aux gémonies. Le dieu d’Israël étant, par l’origine juive des premiers chrétiens, leur dieu des premiers temps, les juifs auraient dû, logiquement, être accueillis comme les dépositaires de la parole divine. Le terme de religion (latin : religare : relier (ibid) aurait dû s’appliquer avec gratitude au peuple élu de Dieu. Il n’en a rien été et cela n’a pas changé depuis 20 siècles.
Les chrétiens contemporains ont évacué en grande partie l’Ancien Testament et dans la catéchèse comme dans la croyance populaire « l’interlocuteur divin » est « Notre Seigneur Jésus Christ ». On ajoute souvent, selon les obédiences, « fils de Dieu », mais comme un démiurge universel et en rien comme le dieu d’Israël, plus que sévère dieu régional.
C’est la croix qui somme les clochers des églises.