- 30 clefs pour communiquer – Introduction
- 30 clefs pour communiquer – §1 : le respect de soi et des autres
- 30 clefs pour communiquer – §2 : l’ouverture
- 30 clefs pour communiquer – §3 : L’écoute.
- 30 clefs pour communiquer – §4 : La recherche du consensus.
- 30 clefs pour communiquer – §5 : D’accord, mais sur quoi ?
- 30 clefs pour communiquer – §6 : Communicatif et communicant.
- 30 clefs pour communiquer – §7 : Le devoir de discrétion.
1ere partie. De la communication en général.
Il ne s’agit pas ici de donner une leçon de morale (l’auteur aurait trop à faire pour se mettre à jour), sinon de souligner quelques aspects éthiques, déontologiques, de savoir-vivre (davantage peut-être aux limites du savoir-faire), qui facilitent les échanges.
S’agissant du respect de soi (en matière de communication), il est surtout question de ne pas faire (attitudes), dire ou écrire des choses, dans des moments de moindre emprise sur soi, qui laissent des cicatrises sur notre fond d’honnêteté, qui créent ces regrets du type « si c’était à refaire, je dirais » … qui nous enseignent qu’à l’évidence nous sommes les artisans de nos pires artefacts en matière de communication. L’homme est assez bien armé pour se disculper aux yeux des autres et s’il n’y arrive pas, il lui reste toujours l’oubli ou le mépris, sinon la rétorsion. Mais vis-à-vis de soi, les instruments manquent. S’efforcer à oublier est un des meilleurs moyens mnémotechniques pour rendre quelque chose ineffaçable et le mépris n’est que rarement utile, car il résiste peu à l’opinion favorable que chacun a de soi. Quant à la rétorsion, elle ne peut réjouir que le fond sado-masochiste de chacun, mais quelle peine peut s’infliger quelqu’un pour n’avoir pas respecté sa propre personne ? On peut penser que cette faute de respect est un châtiment en soi.
Il faut souligner que le degré de respect de soi est en relation directe avec la hauteur du sens moral. Pour un voleur avéré, que son sens moral n’a pas empêché de choisir cette carrière, voler n’est en aucune façon se manquer de respect. C’est ne pas le faire qui procèderait de la faute professionnelle. À l’autre « bout », des gens font toute leur vie des cauchemars pour le franc qu’ils ont pris sans permission dans le porte-monnaie de leur grand-mère.
Un homme seul, sur un de ces îlots déserts des naufrages réussis aurait de la peine à se manquer de respect. Ce qui fait penser que le respect de soi (dans le domaine formel, social) procède de l’attitude face à la vie, face aux autres.
Là, les choses se compliquent, car on peut dire que manquer de respect à quelqu’un, c’est en fait le heurter. Faire quelque chose qui n’est pas admissible dans son échelle de valeurs. Et comme chacun a la sienne… C’est pour ça que l’aphorisme évangélique du « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît » est une bonne intention, mais sans fondement logique, dans une relation entre un sadique et un masochiste, par exemple. Suivre ce principe, c’est appliquer aux autres nos valeurs, ce qui est le début du manque de respect, si l’on s’en tient là. Plus sérieusement, c’est aussi, bien sûr, le début du respect, mais le chemin à partir de ce principe est encore long pour arriver à traiter l’autre non pas comme nous nous traitons, mais comme lui souhaite l’être. Là est la vraie recherche du respect de l’être en communication. Ce qui, en définitive, revient à essayer de s’approcher de ses valeurs, donc, d’abord, de le connaître. Or, il est difficile de connaître quelqu’un pour qui nous n’éprouvons aucun intérêt. Plus généralement, si les gens ne nous intéressent pas, nous resterons de piètres communicants.
Cependant, comme tout le monde ne peut nous apparaître comme intéressant, pour ceux que nous « n’aimons pas », il reste les instruments. Et comme ceux-ci sont utiles aussi pour ceux qui nous plaisent, voyons de quoi nous disposons !
La clé du respect de soi : se rendre digne d’être aimé par soi-même.
La clé du respect de l’autre : lui ouvrir, sans garantie, un crédit d’honorabilité.