Logique.
Trois erreurs : vouloir (ou accepter) y entrer, les conflits techniques/passion, la soif d’absolu.
Un gouvernement n’est pas un parti politique. Il n’a pas de profession de foi et s’il en avait une, il passerait son temps à se parjurer. Monsieur Hulot savait que ce collectif à des priorités et des préoccupations. L’écologie n’est pas une priorité politique comme le sont la santé, l’éducation, le chômage, les impératifs financiers, la défense nationale, les échanges internationaux, etc… et penser que cet état de choses est anormal est seulement l’effet d’un manque de réalisme et d’un excès d’ignorance. L’écologie est – et doit être fermement – une préoccupation qui est moins une histoire de gouvernance que de conscience civique, donc de devoir de tous : inventeurs, industriels, édiles régionaux et communaux, éducateurs, etc…
Bien sûr, certains champs de l’idéal écologique ne sont pas à la portée du peuple. Les énergies renouvelables ou la dépendance nucléaire en France par exemple. Ce sont des champs où les passions sont malvenues. Les imbécilités « jusqu’auboutistes » sur le nucléaire sont si nombreuses qu’il est difficile de repérer celles qui pourraient être pertinentes. La France a, dans ces temps incertains, la chance d’avoir une énergie propre capable d’assurer son indépendance et voir la chancelière allemande, qui pour des raisons électoralistes ferme les centrales nucléaires de son pays pour rouvrir les centrales thermiques à charbon, est un drame écologique majeur et socio-psychologique cataclysmique. Le nucléaire, ne serait-ce que pour le retraitement de ses déchets, devra un jour disparaitre, mais quand les nouvelles énergies seront suffisantes, ce qui ne sera pas le cas avant bien des années. Penser qu’un débat sur ce sujet pourrait être actuel procède d’un irréalisme pathétique.
A charge contre Mr Macron, le fait d’avoir souhaité s’adjoindre Monsieur Hulot, pour profiter de sa popularité, homme certes intègre, passionné, militant, tout ce que ne peut pas être un ministre. Les ministres sont une équipe et comme tels, ils forment un tissu cohérent dont la première vertu est la congruence. Chacun a son champ d’action et les « chevauchements » ne sont souhaitables ni dans les déclarations, moins encore dans les actions et sans aucun doute en ce qui engage le gouvernement dans son ensemble.
Un homme passionné est rapidement une victime ou un perturbateur. Et si certains groupes de travail entrepreneuriaux s’accommodent bien d’un peu de « poil à gratter », ce n’est pas le cas d’un gouvernement.
Monsieur Hulot eut été parfait dans un gouvernement oligarchique, dans le sens premier (aristotélicien) du terme, mais il était tout à fait incongru dans celui d’une démocratie où un homme écorché vif quant au devenir de son domaine peut être relégué au second plan pour des tas de raisons non-avenues selon lui, mais d’une implacable logique gouvernementale.
Les compromis, les attentes plus ou moins justifiées, les promesses non tenues, les budgets instables, pain quotidien des gouvernements sont autant de cauchemars pour un homme épris d’absolu.
Monsieur Hulot n’est plus au gouvernement, tant mieux pour lui. Il n’y était pas à sa place.