Criminelle tyrannie

Au mois de décembre, les urgentistes et les épidémiologistes avertissaient avec toute la gravité nécessaire que si des dispositions strictes n’étaient pas prises, on arriverait, fin mars début avril à devoir trier les malades pour faute de places dans les hôpitaux.

Emmanuel Macron, du haut de son ignorance médicale a décidé de « parier » que sans tenir compte de ces avertissements, les choses se passeraient bien. Dès janvier, il a commencé à manifester son autosatisfaction, en oubliant que le temps prédit par les spécialistes n’était pas janvier ou février, mais mars et avril.

Fruit d’un rare entêtement, sa décision est restée inébranlable : on ne ferme pas les écoles, on ne confine pas. Préséance de l’économie sur la santé – la vie – des citoyens. Et, bien sûr, les prédictions des médecins se réalisent et nous entrons dans cet enfer où les personnels soignants vont avoir à décider de « qui va vivre et qui va mourir »

Tous les principes de la civilisation sont bafoués. Le fameux « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » de la Constitution, base de la démocratie est annulé : les sondages montrent tous les jours la volonté de faire ce qu’il convient -le peuple parle- face à un seul homme, et qu’il soit président élu (dans quelles conditions) ne donne pas à celui-là, le droit de vie et de mort. Ou alors qu’il aille lui-même dans les hôpitaux choisir ceux qui vivront et les autres et qu’il le leur dise en les regardant dans les yeux.

Enfin, la décision a son corollaire : la responsabilité. Combien des 15.000 morts depuis décembre et des milliers à venir dans les jours prochains lui devront leur sort ? Cette question, purement arithmétique, ne semble pas le préoccuper.

Pendant la guerre d’Algérie, à l’hôpital de Batna, comme sans doute ailleurs en Indochine – plus tard Viêt-Nam – Il arrivait souvent que des camions militaires, sautant sur des mines, fassent de nombreuses victimes dont l’état d’atteinte inégale nécessitait cet injuste tri, cependant nécessaire, car les effectifs et le matériel soignants l’exigeaient. Quand on a vu une fois le regard incrédule et épouvanté de ces jeunes gens, on ne peut que constater que les limites de la compassion sont dépassées. Tout aussi tristement s’installe le désir de vengeance. « Nous sommes en guerre » disait-il de façon théâtrale. Aujourd’hui, c’est lui, la mine qui fait sauter l’ambulance.

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