L’image du corps dans les traditions religieuses

L’essentiel de la réflexion porte sur un paradoxe fondateur et sur l’interprétation que la tradition a donné à l’usage du corps et de sa morale, autre paradoxe.

corps et religionLes traditions judéo-chrétienne et musulmanes font ici cause commune.

Les nombreuses citations coraniques relatives à la confirmation par le Messager de la validité des écrits bibliques (Torah et Evangiles) et la reprise de nombreux événements par le Coran de l’histoire sacrée ne laissent pas de doutes sur la communauté de vue dans la plupart des thèmes cosmogoniques et, en particulier, de la création de l’Homme.

Le premier paradoxe est là tout à fait clair : L’Homme est créé par Dieu à son image, il ne peut donc qu’être parfait. Puis sa conduite, dès que le libre arbitre lui est laissé, montre son imperfection morale, qui lui vaut d’être chassé du paradis.

Bien que le texte original ne laisse que peu de doute sur le fait que l’interdiction transgressée concerne la consommation du fruit de l’arbre de la connaissance, la tradition en a fait une interdiction de l’acte sexuel, deuxième paradoxe. Dieu, en créant l’Homme le fait pour qu’il se reproduise, mais comme le sexe est vécu par l’austérité de la tradition religieuse comme source de péché – adultère, viol, source de plaisir – il devient diabolique.

Une autre surprise singulière attend le chercheur : on ne représente pas Dieu, car rien ne saurait rendre compte de sa perfection, et comme l’Homme a été créé à son image, le représenter revient à représenter son créateur.

Le Judaïsme est profus en interdictions – sous peine d’impureté – se rapportant aux rapports physiques et le christianisme ne marie pas ses prêtres, afin de les soustraire à la souillure.

Ainsi, l’image du corps est-elle victime d’une mauvaise interprétation des textes d’une pudeur exacerbée par des siècles de puritanisme.

Il est intéressant de noter que les traditions religieuses asiatiques, en particulier l’Hindouisme, n’ont pas de réticence à l’exposition du corps.

Un autre thème dans ce domaine est celui des sacrifices humains dans certaines civilisations, où on offre aux dieux l’image la plus chère à l’Homme : la sienne propre.

Pour les religions animistes (surtout en Afrique et chez les indiens d’Amérique du Sud) les conditions climatiques ont fait que ces tribus ont vécu dévêtues depuis toujours et que de telles considérations ne sont pas de mise.

Les mythologies grecques et romaines ont glorifié le corps et ont laissé une statuaire extrêmement riche dans ce domaine, d’ailleurs fortement détruite par les Chrétiens et plus récemment les extrémistes musulmans.

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