Des observateurs peu avisés de l’évolution socio-culturelle nous disent que la masse d’information dans tous les domaines de la connaissance aujourd’hui disponible, rend obsolète le travail culturel et rouvrent le débat platonicien sur l’écriture et la mémoire (l’une tuant l’autre, dès lors que ce qui est écrit sert de mémoire, qui, sans l’écriture doit s’exercer constamment et pour tout, en faisant une fonction importante du processus intelligent).
Au-delà de ce niveau mécanique, le travail nécessaire pour utiliser l’information et la traiter pour en faire une connaissance utile représente un effort de loin supérieur à celui que suppose l’acquisition d’information. Et, plus loin, les niveaux de profondeur liés aux capacités intellectuelles, mentales, culturelles du chercheur, où intervient la souvent nécessaire division des tâches en fonction de la spécialisation de chacun.
L’information froide et cumulative est de peu d’intérêt si ses composants ne sont pas analysés du point de vue sémantique, symbolique, cognitif (dans le sens de l’appréhension individuelle) et de l’effet des résultats transposés au plan culturel global, à la connaissance fondamentale de l’humanité.
Reste, pour atteindre ce but, à développer les échanges entre masses sociales pensantes afin de d’enrichir le thésaurus des différences de travail dues aux singularités des traditions philosophiques, éducationnelles et mutationnelles des peuples.
Vue ainsi, la présence d’information, quelle que soit son ampleur, ne peut jamais être trop. Ce qui serait à promouvoir, c’est le deuxième pas : le traitement, pour le bien commun culturel de cette manne.