Traduction vidéo-cinématographique de la peinture.

Les statues grecques et romaines sont, presque toutes, de marbre blanc.

Mais elles n’étaient pas toutes ainsi quand elles furent créées. Un grand nombre étaient peintes pour être plus réalistes. Le temps les a lavées et leurs couleurs ont disparu.

On peut se questionner sur le type de relation entre le marbre et la peinture. Le marbre éternel et l’éphémère couleur. Le sculpteur et le peintre.

Le sculpteur peut-être, considérait une trahison de son art que de le voir disparaitre sous une couche de peinture triviale. Mais, s’il n’était pas lui-même le peintre, pouvait-il considérer le peintre comme un ennemi, artistiquement parlant ?

Est-ce que le public s’intéressait à cet aspect pour arriver à une dichotomie entre peinture et sculpture ? Ou recevait-il l’œuvre comme un tout où le travail de chaque artiste disparaissait ? Ou encore, qui sortait « gagnant » du sculpteur qui créait la forme ou du peintre qui lui donnait plus de réalisme ?

Quand quelqu’un regarde aujourd’hui l’image vidéo d’une peinture, que se passe-t-il dans son monde émotionnel ? La qualité artistique de la vidéo peut mettre en gloire la peinture, ou, au contraire, trahir l’intention du peintre. Il y a là un parallèle intéressant avec la critique, qui fait percevoir l’œuvre à travers le critique, tel qu’il la sent selon son niveau culturel, sa subjectivité, etc.

Aujourd’hui, entre le peintre et l’artiste vidéo qui transmet l’œuvre – et devrait pour cela la comprendre – il existe un lien avec la littérature. « Traduttore, traditore » disent les italiens (traducteur, traitre).

Mais beaucoup d’œuvres sont glorifiées par la vidéo (documentaires, publicité) pour leurs qualités de reproduction et les artifices de l’art vidéo-cinématographique.

Il serait intéressant de discuter la division de l’émotion d’un spectateur devant une vidéo de haute qualité, traitant une peinture de haute qualité : l’émotion serait-elle égale à celle éprouvée devant l’œuvre elle-même ? Ou serait-elle différente (supérieure ou inférieure) en fonction du traitement vidéo ?

Profite-t-on toujours plus devant une œuvre originale. Le Vidéo-cinéma ne permet-il pas de traiter le thème de l’œuvre par la mise en évidence de détails, en agrandissant certains fragments, etc… noyés dans la totalité de l’œuvre, mais importants pour le peintre ?

Enfin la capacité de perception artistique, comme structure mentale. Voir un volcan depuis le sol ou depuis un hélicoptère qui peut prendre l’irruption sous de nombreux angles pour réaliser un film de qualité ne supporte pas la comparaison.

Si le but ultime d’une peinture est d’être vue du public, de la façon la plus exhaustive possible, qui permette de mettre les détails en évidence, permettant une interprétation et une analyse, les propriétés du film sont indispensables.

Dans un domaine distinct, mais voisin, on apprend beaucoup par les techniques de laboratoire des musées : radiographie, scanner, agrandissements, spectrographie, qui permettent souvent  de suivre le processus créatif de l’artiste, ce qui est un privilège immense.

Une belle illustration avec l’exceptionnel film « Van Gogh », animé sur la base exclusive de peintures à l’huile dont voici quelques secrets…

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