L’équation est pourtant simple.
Dans l’état actuel des choses, avec l’accroissement de l’espérance de vie, les progrès médicaux, et autres adoucisseurs des misères de l’âge, il n’y aura plus, à un horizon proche, un équilibre entre actifs et retraités, de sorte que la capacité financière à payer des retraites assurant la survie de nos anciens deviendra dramatiquement insuffisante.
Comme conséquence inéluctable, il faut travailler plus longtemps, ou diminuer les allocations de retraite. Il n’y a pas de troisième voie, et la première est la seule acceptable.
Le troisième point qu‘il vaut mieux avoir en tête, élémentaire s’il en fût, c’est que les cotisants d’aujourd’hui, qui dévastent nos villes, sont les retraités de demain.
Ceux qui hurlent dans les rues, si on les suit, seront privés des ressources élémentaires quand ils prendront leur propre retraite.
Il est clair, d’ailleurs, que la réforme proposée est un minimum. D’autres mesures semblables devront être mises en œuvre plus tard.
La plupart des manifestants savent parfaitement ce qui précède.
En fait il n’y a pas de conflit de fond entre le gouvernement et les manifestants. Car ce n’est pas une quelconque injustice qui les anime, mais le dépit, face à l’inéluctable contribution à assumer les obligations qui accompagnent l’évolution de leur monde.
L’égoïsme individualiste de la civilisation des loisirs repousse par réflexe tout changement contraignant. Même en vue de leur propre confort quand viendra « leur temps ».