Le savoir et plus loin la Connaissance sont le même fleuve, issu de la même source – l’art antérieur – dont les fondamentaux se transmettent de maîtres à disciples en gagnant, à chaque génération, l’apport du génie de chacune d’entre elles dans tous les domaines de la volonté d’apprendre, de comprendre et d’augmenter, en quantité et qualité les vecteurs des relations de l’Homme à son univers pour une meilleure adaptabilité à son milieu de vie et à son mieux être, génératrice de plus d’harmonie, entre les vivants et leur milieu et les vivants entre eux.
Ce constat simple et éternel est la base du développement des civilisations et l’inégalité entre les peuples procède souvent des conditions géo climatiques qui les ont vu naître et croître en fonction de la générosité de la nature à leur égard.
Les migrations des peuples ont été et restent une conséquence des dotations naturelles originelles de la nature en regard des impératifs de survie. L’éclosion des foyers de vie, géographiquement situés dans les zones favorisées par les ressources en eau, elle-même en rapport avec le cycle de ce solvant de la vie sur Terre, hors de contrôle par l’Homme puisque résultat de la sphéricité de la planète et de sa relation à son étoile, le Soleil.
Dans ce cadre, il était normal que la diversité et l’inégalité des individus d’une ethnie, puis d’une société, génèrent des êtres d’intelligence différente et que ceux-ci, naturellement désignés pour servir les intérêts du bien commun, fussent reconnus comme modèles, puis comme dirigeants au service du groupe, puis de la tribu, de l’ethnie, de la nation.
Le concept de maître était né.
Les maîtres, souvent les chefs, avaient pour premier devoir d’élargir les connaissances du milieu de vie, afin de préserver le groupe des prédateurs et de tirer de la nature les meilleures substances alimentaires favorisant la survie, puis son amélioration.
L’élargissement des connaissances fit éclore les vocations de maîtrises profitables au niveau d’évolution du groupe, prémisses du concept de civilisation. Mais la première conséquence de la conscience préscientifique et plus tard scientifique est l’évidence de l’insuffisance écrasante de ce que le vivant sait par rapport à ce qu’il pressant comme souhaitable à savoir pour atteindre les meilleurs facteurs de survie.
C’est en cela que les maîtres, sorte de sources du savoir, ont réalisé l’importance de la divulgation de la Connaissance comme source primordiale du bonheur, mais aussi comme process égalitaire.
C’est aussi en cela que la détention du savoir fut reconnue comme voie d’accès au pouvoir, par consentement des masses à déléguer aux plus aptes l’autorité d’éditer les règles, puis les lois régissant le peuple.
Mais en passant de la tribu à l’ethnie, puis à la nation (concept encore très vague), il devint clair, avec la croissance démographique, que les individus dotés d’intelligence n’étaient plus des exceptions et, par grandeur d’âme, ou ambition, les assoiffés de pouvoir inaugurèrent ce venin social qu’est la volonté de dominer l’autre, les autres.
Mais on n’est pas maître par auto proclamation. La maitrise est la reconnaissance par des pairs, puis par les disciples. Elle est pour l’individu un brevet d’humilité devant la demande formulée par le groupe et une incitation à donner le meilleur de soi au bien commun.
Dans son exercice, la maitrise est toute transmission de ce que le maître a pu concevoir, apprendre, élaborer, ressentir qui peut, éventuellement rendre le chemin du disciple plus prolifique, puisque partant de l’expérience magistrale et ainsi, par gain de temps et d’effort, permettre au disciple d’aller plus loin par simple addition des intelligences.
C’est ainsi que l’aphorisme « n’est un bon maître que celui que ses disciples surpassent » prend toute sa valeur, dès lors qu’il se reconnait comme un maillon, un échelon, un vecteur, pas un sommet.