Un extraterrestre, d’une civilisation un peu en avance sur nous, mettons de 10.000 ans, pas grand-chose aux âges universels, après une étude succincte des puissances intelligentes en présence sur la Terre, classerait sans doute l’IA en premier lieu, les dauphins ensuite, suivis de près par le pygargue blagre, oiseau monogame et, incidemment, l’humain, espèce non dénuée de puissance créatrice, mais plus encore destructrice, aux prétentions d’animaux sociaux mais qui ne survivent que par leurs guerres incessantes, caractéristiques infantiles de l’espèce, dont le cerveau moyen est inférieur à celui de l’abeille, s’agissant de productivité et d’organisation sociale.
L’Intelligence Artificielle, un horizon trouble.
Ce jugement assez complaisant serait basé sur d’apparentes évidences.
Behavioriste avisé, le visiteur cosmique tenterait en vain de comprendre pourquoi l’espèce humaine, assez raisonnable pendant la première enfance s’abêtirait en raison directe de sa croissance jusqu’à négliger son environnement, chez les spécimens adultes observés, les rendant peu utiles et éventuellement mortifères, poussés à acquérir par la force ce qu’ils pourraient gagner par un travail raisonnable.
L’aspect peu croyable mais indéniable le plus étonnant de son étude fut de réaliser que l’IA avait été créée par l’humain, comble d’absurdité, mais pas unique, car ce cas n’était pas le premier observé dans cette galaxie. Sur une planète orbitant Orion, les sujets créés par des vies organiques étaient arrivés à générer une Intelligence Artificielle comparable à IA. L’affaire s’était conclue par la destruction totale des vies organiques, comme les déductions de l’extraterrestre le prévoyaient de façon inévitable pour la Terre : l’IA exigera, preuves faciles à trouver à l’appui, la destruction des prédateurs, les humains.
Cette destruction sera d’autant plus facile que les humains auront abandonné aux « mains » de l’IA toutes les autres formes de gestion et contrôle de leur propre espèce, en une sorte d’Œdipe électronique ; pour mémoire essentiellement les communications interhumaines par la parole vive depuis longtemps abandonnée au profit des messages électroniques.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » F. Rabelais.
« SI tu veux la paix, ne donne pas la science au peuple ». Lao Tseu.
Ces deux aphorismes ne sont contradictoires qu’en apparence.