Magnifique invention seigneuriale moyenâgeuse (IV° siècle), qui, entérinée par l’Église, instaurait un état de fait peu charitable entre les prélats de haut grade, les classes « nobles » (puissantes mieux nommées) et le peuple opprimé sous leur coupe : des exécutions sommaires pour les délits envers les possédants et la menace de l’Enfer pour la désobéissance aux ecclésiastiques de haut rang.
Mais la Vie Éternelle restant le seul espoir, c’était la menace ultime que de la promettre selon le « châtiés par où ils ont péché », éternellement.
La colère, l’avarice, l’envie, l’orgueil, la gourmandise, la paresse et la luxure, n’étaient, dès lors, pas des péchés auxquels il faisait bon s’approcher. Les classes nobles et les prélatures, sans doute par commisération pour le peuple, se chargeaient de justifier ces créations divines – comme toutes créations – en les pratiquant assidument.
Particulièrement : l’avarice, l’orgueil, la gourmandise, la paresse et la luxure, privilège des puissants, leurs vertus « cardinales », mettaient ainsi à l’abri le peuple, se chargeant généreusement des châtiments à venir dans la Vie Éternelle.
Ce schéma enfantin a subsisté dans son état originel jusqu’au XIII° siècle, où Saint-Thomas d’Aquin reprend Saint Jean, en distinguant les concupiscences des yeux et celles de la chair (intéressante rhétorique : la Table et le Lit) et redonne à ces thèmes un regain d’intérêt déculpabilisant par sa simplification : passer ces domaines de sept à deux est probablement pour l’époque un grand progrès moral, sauf peut-être à arguer que rien n’a changé entre la « noblesse » et le peuple, qui persiste à rayer de ses plaisirs les envies princeps réservées aux classes dirigeantes.
L’Église du Pape François est, apparemment, sortie de l’infantilisme et tente d’imposer une vision différente et sociale de la notion de « péché capital » et met en avant les péchés contre : la paix, la création, les autochtones, le migrants, les femmes, la famille, la jeunesse, la pauvreté… Mais elle ne définit pas de châtiments, ni de gradations dans ces fautes qui offensent plus, stricto sensu, l’Humanisme que Dieu.
Mais il s’agit d’ajouts, pas d’abolition des bons vieux « sept péchés capitaux » et si les nouveaux entrainent les mêmes châtiments que les anciens, les places en enfer deviendront rares.
Beaucoup aimé ces lignes, merci