Le « sang impur » de la Marseillaise. Petite mise au point.

Ce vers, qui a fait hurler au racisme des générations d’ignorants n’a rien à voir avec un débordement raciste, fût-il le sang d’ennemis de la France.

Le seul sang impur pour Rouget de Lisle est le sang dégénéré des royautés de l’époque, toutes plus ou moins consanguines.

Louis XVI, en 1991, pense que l’absolutisme ne peut être restauré que grâce à une intervention étrangère et sur son instigation, le 20 avril 1792 l’assemblée législative déclare la guerre au monarque d’Autriche, son beau-père, Charles VI, empereur du Saint Empire Romain Germanique.

Mais on ne resoude pas une nation martyrisée pendant des siècles avec un roulement de tambour, d’où, dans notre hymne national, la rafale de vers outragés :

  • Contre nous de la tyrannie l’étendard sanglant est levé,
  • Que veut cette horde d’esclaves, de traitres, de rois conjurés,
  • Quoi ! des cohortes étrangères feraient la loi dans nos foyers,
  • De vils despotes deviendraient les maitres de nos destinées !
  • Tous ces tigres qui sans pitié, déchirent le sein de leur mère !

Résolument, le « sang impur » de la Marseillaise n’a rien à voir avec un racisme quelconque, sinon avec celui des monarchies cousines d’Europe, que Napoléon Bonaparte a habilement remplacées par ses familiers et fidèles. Sans d’ailleurs éviter le même piège dynastique pourvoyeur de « sang impur ».

Du temps de Rouget de Lisle, donc de la Révolution, la Marseillaise s’est appelée « chant de guerre de l’armée du Rhin », puis « la Marseillaise » par les volontaires marseillais qui ralliaient Paris, qu’ils rebaptisèrent en entrant dans Paris « chant de guerre des armées aux frontières ».

La Marseillaise actuelle, dont on ne chante généralement que le premier couplet est donc une histoire bien franco-française. D’un peuple, à l’origine gaulois (une tribu germanique), qui s’est vu traversé par tant d’ethnies, que si on voulait en faire un sang pur, cela nécessiterait une machine à dialyse de la taille de l’arc de triomphe, à mouvement perpétuel. On peut envier les pays dont les hymnes nationaux ne comportent pas de paroles.

 

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