Le féminicide

Une femme meurt tous les 2,5 jours en France des mains de son mari ou compagnon.

Il est dérisoire de croire que des hommes vont cesser de tuer des femmes parce que le leur interdira la loi.

Ce genre de loi existe depuis toujours, de façon plus ou moins formelle, et elle ne distingue en rien l’Homme de la Femme, dans son esprit et son application.

feminicideFondamentalement, il existe trois différences essentielles qui sont la source des violences envers les femmes. Les trois peu glorieuses pour l’Homme.

D’abord, l’homme est physiquement plus fort. Quand on a une arme, on finit toujours par s’en servir.

En second lieu il est, naturellement, plus enclin à l’utilisation de sa force que la femme.

Enfin, la vie, depuis l’apparition de l’espèce, lui a prouvé que sans cette force physique, cette espèce aurait disparu. Ce qui flatte son ego.

Quant aux mobiles, est-il besoin de les préciser ? La jalousie, l’élimination de la femme comme obstacle à la réalisation de désirs ailleurs, l’argent (dans tous ses états), les conséquences de l’explosion des familles, tellement à la mode, etc… Dans le droit romain, l’homme avait le droit de tuer sa femme, sans autre procès, en cas prouvé d’adultère, s’il était commis au domicile conjugal.

Dans un tel contexte, la femme n’avait que les rôles subalternes – jusqu’à celui d’esclave inclus – et la charge d’instrument fonctionnel de la reproduction. On parle dans les textes sacrés les plus anciens, « des enfants  de ses reins » (de l’homme bien sûr), jamais de l’utérus de la femme comme co-fondateur de la vie, seulement comme porteuse-couveuse temporaire.

Très tôt aussi, c’est la force physique de l’homme qui a résolu les problèmes de sécurité : les animaux dangereux, les tribus agressives, la construction des abris, etc. Il est le pilier du système. Les exemples ne manquent pas – encore aujourd’hui – où la fille surnuméraire est tuée, car inutile dès lors que les véhicules reproducteurs sont en nombre suffisant. Plus tard, la « civilisation » aidant, les femmes, depuis celles qui auraient pu régner, mais empêchées par le versant correspondant de la loi Salique, jusqu’au servage, où le suzerain ne parlait qu’au mâle, car il était celui qui partait à la guerre, avec quelque droit, quand on sait comment les vainqueurs traitaient les femmes des vaincus.

La transposition était facile quand la guerre, changeant d’aspect – tout en conservant ses convulsions périodiques – est passée sur le terrain de la vie économique. Après combien de siècles les hommes ont-ils permis aux femmes l’accès à l’université ? On se bat encore aujourd’hui pour un salaire égal entre hommes et femmes pour le même poste. Depuis quand les femmes ont-elles le droit de vote ?

Il y a peu, une femme devait avoir la signature de son mari pour ouvrir un compte en banque !

En fait la brutalité qui a sévi si longtemps est loin d’être abolie. Quand une femme se présente dans un poste de police pour se plaindre de brutalités conjugales, on lui conseille encore (pas toujours heureusement) d’essayer de se montrer plus « gentille », d’utiliser ses charmes, autrement dit, pour apprivoiser l’animal !

Les hommes, infatués de leur supériorité – qui les arrange – et les femmes, dont les sentiments si longtemps blessés qui voudraient voir s’appliquer des lois votées essentiellement par les hommes, fassent en sorte que leurs rapports entrent dans le champ de la logique et de la bonne connivence, n’ont aucune chance d’aboutir par effet légal. Ce n’est pas de cet ordre de choses qu’il s’agit, mais bien de la relation intersexuelle, animale – dans le sens d’instinctif.

Comme dans beaucoup d’autres domaines civilisationnels, c’est au berceau que devra commencer l’éducation des genres : tempérer les uns pour prévenir les violences dues aux instincts et faire comprendre aux autres que la séduction physique peut ne pas être l’unique atout dont disposent les femmes. Il y faudra quelques générations, au moins. Jamais, au plus. Car de complémentaires, les sexes sont devenus concurrents. Il s’agit d’une guerre d’egos contre le bon sens et dans ce genre de conflit, le bon sens n’a aucune chance.

Aucune loi ne peut régir ce qui n’est pas de son niveau d’intégration dans l’être. Il y aura toujours des meurtres tant qu’il y aura les moyens de les perpétrer. La supériorité physique en est un. Seule l’éducation – lumière du monde – y parviendra.

Mais l’éducation est une semence. L’intelligence en est l’engrais. Alors …….

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