On nous annonce, une fois de plus, des trémolos dans la voix, que 3.000 migrants son morts noyés dans la méditerranée depuis le début de l’année. La plupart ne viennent pas de pays où ils risquaient leur vie, mais des pays de leurs ancêtres, où ils vivent dans des conditions qui ne dépayseraient pas leurs ancêtres…
Ils veulent seulement (et c’est important) vivre mieux. Mais ce souhait ne donne pas droit à violer toutes les lois et, la plus importante de celles-ci : la loi naturelle qui veut que chacun vive.
Ils quittent les côtes dans des embarcations vétustes, pour un voyage de centaines de kilomètres, contre tous les avertissements, mises en garde, menaces policières, et ils comptent sur un sentiment de culpabilité des pays européens pour « s’en tirer ». C’est une démarche malsaine, indigne, qui les infériorise face à ceux qui leur portent secours, ce qui est un bien mauvais départ pour une relation durable.
Le dernier naufrage en date s’est produit à 15 kilomètres de la côte égyptienne. Qu’est-ce que l’Europe a à voir avec un tel événement ? Est-ce que la France, l’Italie, la Grèce, l’Espagne, ou même la Turquie ont refusé assistance ?
Il est maintenant trop clair que l’aide ne doit pas prendre ces chemins-là. Il faut aider ces frères humains-là chez eux. Apporter un soutien sanitaire et alimentaire dans un premier temps (et cela se fait depuis longtemps dans nombre de pays) mais aussi une aide urbanistique, technologique, industrielle qui fasse de ces territoires de « vrais » pays, pas seulement des endroits où vivent des hommes. C’est dire que l’effort d’éducation doit commencer dès le premier jour.
La seule riposte, en fait, serait de leur rendre leur visite. Que les jeunes générations aillent moderniser ces pays, non plus comme une néo-colonisation, mais comme l’ouverture aux échanges mondiaux de ces pays qui, une fois les masses éduquées, pourraient avoir leur « mot à dire » dans l’économie mondiale et en tous cas dans la leur propre.
Ne serait-ce pas un moyen intelligent et rapide d’augmenter cette mixité qui semble naître, mais de façon si injuste et si douloureuse ? Tous ces appels contre le racisme qui restent dérisoires, si la séparation entre civilisations est étanche ? Et que ceux qui la franchissent le font par la violence et les rendent indésirables ?
Un mouvement se dessine vers l’Afrique, car on publie l’idée que sa population va doubler en 30 ans. Mais les plans qui s’ourdissent concernent le fait de « prendre » les bonnes places au niveau commercial, exploitation des matières premières et main-d’œuvre bon marché. On attend des propositions humaines, pas humanitaires.
Envahissons donc ces gens avec, pour armes, le compas et l’équerre, le tableau noir, l’hygiène, l’université et… le sourire. Convertir le Sahel en jardin est technologiquement aisé. Jusqu’à maintenant, cela ne s’est pas fait parce que personne n’y a vu un bénéfice financier. Il y aurait cependant – les études le montrent – des milliers de fortunes à faire dans une transformation par l’intelligence et el savoir de territoires immenses que les migrant fuient et qu’ils n’auraient plus à fuir.
Quand ce serait par intérêt, l’humanité à toutes les raisons de se métisser.