Aujourd’hui, non ! Je dois faire mon deuil !

… « aujourd’hui, non ! Je dois faire mon deuil »…

 

Encore agonisante la religion est déjà remplacée par la psychologie militante.

On sait que tout – ou presque – a été dit, mais j’aimerais revenir sur un point : le deuil. « Faire le deuil de », « faire son deuil » et autres formules qui supposent qu’en cas d’événements désagréables, il existe un chemin obligé hors duquel, point de salut !

Vous perdez un être cher, ou vous vivez un moment dramatique et si vous n’êtes pas content plus longtemps que de raison, c’est que vous ne faites pas correctement votre deuil. Une certaine psychologie va vous indiquer comment vous devez vous y prendre en vous formatant de façon adéquate. Dit autrement, on va vous libérer de ce que votre « être au monde » vous fait vivre pour adopter une méthode consolante estampillée scientifique. Qui croyez-vous être pour prétendre vivre à votre manière les moments paroxystiques de la vie ?

Depuis que l’espèce humaine existe (tant pis pour la nature), les gens naissent, vivent, croissent, vieillissent et meurent et, sentiments et accoutumance exigent, ils laissent un vide quand ils disparaissent, frustrant ceux qui restent – pas pour longtemps – de leur présence. Bon. Il est vrai que c’est désagréable, mais on peut supposer que la disparition obligée de chacun (et de tous), qui achève toute vie doit avoir, avec le temps, structuré le psychisme en vue de cet événement et que les ressources sont présentes et surtout propres à chacun.

folieLes chemins obligés induits par la psychologie « en série » ne trouvent leur audience que parce qu’ils s’adressent chez l’Homme à sa deuxième peur essentielle après la mort – quelques fois dans l’ordre inverse – celle de devenir fou.

La vraie psychologie, celle qui aide tous les jours des millions de personnes à mieux assumer leur présence dans un monde déshumanisant en les accompagnant vers elles-mêmes en respectant leur « être » et leur « avoir », devrait peut-être, comme base reconnue de ce domaine de la science, modérer le zèle directif schématique des curateurs autoproclamés d’êtres en souffrance. Ceux-ci se sentiraient déjà mieux.

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