A part les imbéciles – ou les fanatiques – le personnel politique ne s’intéresse plus vraiment à ces histoires de droite et de gauche. Cette dichotomie infantile n’est plus une affaire de dogme, mais un système de classement à la louche qui n’est plus conforme à l’opinion des masses.
Il n’y a plus que – et c’est un bien – ceux qui posent les bonnes questions et ceux qui donnent les bonnes réponses aux problèmes d’une société qui semble en fabriquer selon un système de surenchères qui va de pair avec la diversification des opinions.
Dans cette évolution d’une complexité raffinée un élément de stabilité bienvenu : sur des bases historiques rassurantes réapparaissent les principes de l’Inquisition. Une certaine justice, trouvant son matériel informatif dans des instances si transparentes qu’elles crèvent les yeux, utilisent des sources en théorie confidentielles pour… discréditer, intimider et brutaliser ici un ex-Président de la République, là un très probable leader du même rang, au bénéfice d’une machine prévisible, visible, puis avérée destinée à fabriquer un nouveau régime.
Ce Saint Office d’un nouveau genre n’aurait pas l’assentiment de Rome, car il est surtout composé de femmes, plutôt jeunes, anachroniquement embrigadées par une « gauche » soixante huitarde attardée, mais extrêmement efficaces en matière de procédure, car elles arrivent à passer de la rumeur à la citation à comparaitre comme témoin, puis à la mise en examen et quasi en même temps en accusation, le tout en 48 heures, quand la procédure moyenne normale se compte en semaines, n’importe quel avocat, si talentueux soit-il, en a souffert et vous le dira.
Le titre d’une « nouvelle », au journal télévisé de ce jeudi 20 juin 2019 au matin : « Nicolas Sarkozy sera jugé pour corruption ». Au moment où sa mouvance politique a des difficultés à survivre et où il apparait comme le seul à pouvoir lui apporter une énergie nouvelle, une procédure pour corruption, même débouchant sur un non-lieu serait un déblayage – au bulldozer – du seul obstacle possible à la pérennisation du régime actuel.
On est en droit d’espérer que par souci de justice, les juges d’instruction « Inquisition nouvelle vague » seront avec lui dans le box des accusés, pour corruption aussi, car on n’imagine pas qu’une jeune juriste talentueuse risque sa carrière sans la promesse tacite ou formelle, d’une compensation.
Selon où l’on place la barre de la « corruption » en politique, il faudra bientôt construire une nouvelle Bastille à moins que, par souci de justice, on ne libère des migrants « douteux », enfermés à une époque où la mansuétude à l’égard des « hôtes » étrangers n’était pas à la mode.