A commencer par cette Terre, qui nous parait si stable, dure et forte sous nos pieds jusqu’aux galaxies géantes composées de milliards de milliards d’étoiles, presque tout – exceptés quelques cailloux type astéroïdes ou comètes – est inconsistant.
Les planètes telluriques du système solaire, comme la Terre, Mercure, Venus et Mars ont une croûte, genre coquille d’œuf (l’intérieur est pâteux ou liquide, avec, pour la terre un noyau de ferronickel) toutes proportions gardées et Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune sont des planètes gazeuses. Ces dernières ont une apparence ronde et forte, car dans le vide et en absence de gravité de voisinage sensible, tous les corps célestes sont ronds, ce principe et leur taille gigantesque nous donnent cette impression de stabilité, mais celle-ci est illusoire. Si deux de ces géants se rapprochent, ils perdent leur sphéricité, par un effet de marée et, à partir de la « limite de roche » (*) ils s’effilochent, se défont et se mêlent pour devenir un corps qui somme leurs volumes et reprend une forme sphérique.
Les étoiles, faites d’atomes de variétés allotropiques de l’hydrogène – le deutérium et le tritium – qui, par pression gravitationnelle fusionnent, « s’allument » et se consument en énormes sphères de feu, ont des surfaces de peu de consistance.
Les galaxies, le plus souvent animées de mouvements tournants, par conservation du moment angulaire, sans doute depuis le début de l’univers, et regroupant ces nombres fantastiques d’étoiles n’ont qu’une consistance relative : nous sommes à l’intérieur de l’une d’entre elles ! Et malgré leurs dimensions fabuleuses n’ont pas la masse nécessaire pour retenir leurs étoiles périphériques, qui s’en éloignent régulièrement.
Puis, les « trous noirs », ainsi nommés pour le fait qu’ils absorbent tous les corps célestes qui s’en approchent mais ne laissent rien ressortir, pas même la lumière, ce qui suppose une densité colossale, mais qui ne saurait être infinie, ou leur « proies » elles-mêmes ne pourraient plus y entrer.
Enfin, la fameuse matière noire, encore hypothétique, mais qui expliquerait pourquoi les galaxies ont plus de masse que la somme des masses de leurs étoiles.
Et voilà ! Malgré l’apparente stabilité et puissance que ces chiffres énormes suggèrent, tout cet univers perceptible est en fait « liquide », en perpétuel bouillonnement, tout sauf stable.
(*) La limite de Roche est la distance à partir de laquelle les forces de marée réciproques entre deux corps célestes entrainent leur dislocation et leur mélange vers la constitution d’un Nouveau corps
Les décimales sont abrégées.