Charlie-Hebdo vs islamisme.

La fatwa (fatwa : jugement) dont le juge est inconnu, sur Charlie-Hebdo est basée sur le blasphème.

Bien qu’étymologiquement ce terme – blasphème – signifie médire de quelqu’un, depuis des siècles, il ne s’applique qu’au fait religieux.

Blasphémer, c’est médire, par tous moyens de communication, de Dieu, du Sacré en général.

charlie hebdoCharlie-Hebdo, en publiant une caricature humoristique du fondateur de l’Islam a-t-il blasphémé ?

Muhammad ben Abdallah lui-même n’a jamais prétendu être un saint (qadis).

Il ne s’est jamais dit Prophète (Nabil en arabe), mais Rassoul (messager). Il est regrettable que les versions du Coran, en d’autres langues que l’arabe s’obstinent à le nommer « prophète », du grec prophetès (oracle, prophète) dont le rôle est de prédire, non de transmettre un message, fonction parfaitement rendue par Messager (Rassoul) qui accompagne son nom dans tous les textes le concernant.

Il ne s’est jamais présenté comme une figure sainte ou divine, ce qui aurait d’ailleurs été considéré comme une violence, voire un blasphème envers Dieu, Unique, et l’aurait placé parmi les « associateurs », niant l’Unicité de Dieu, alors que cette cause a été une de ses luttes essentielles, tout au long de sa vie.

Cette attitude d’humilité, chez ce grand réformateur est tout à son honneur. Cet Homme, qui a réussi à pacifier le Proche Orient et qui a su combattre et annuler les liens de sang, qui engendraient des guerres et razzias incessantes entre tribus, et les remplacer par les liens de la foi, ouvrant l’Islam au monde, dans le contexte chrétien de l’époque aurait été canonisé. Pas lui.

Donc, de toute évidence, Muhammad s’est voulu un homme choisi pour délivrer un message divin, sans – à aucun moment – se sanctifier.

On peut donc dire qu’il voulait être vu, être perçu et critiqué, comme un homme parmi les autres. Certains, de son temps, ne s’en sont pas privé et ils n’ont subi aucun châtiment pour cela. Dans les Hadiths « véridiques » sa propre femme, Aïcha, ironise sur son interprétation quant aux femmes qui lui sont permises. (Sourate 33 – 50).

Les caricatures n’existaient pas du temps de Muhammad, car la représentation de l’Homme était interdite, du fait de sa création à la ressemblance de Dieu, et plus généralement tout ce qui a une âme, mais l’abondance de représentations de saints et personnages sacrés du christianisme au cours des temps et jusqu’à celle du Messager dans les miniatures ottomanes musulmanes, ont éloigné la solennité de ces interdictions anciennes.

Ces considérations nous permettent d’écrire que si une fatwa pouvait être prononcée contre des représentations caricaturales du Messager, elle ne devrait pas l’être pour « Blasphème ». Et si le blasphème n’est pas en cause, les meurtres commis en son nom deviennent des assassinats arbitraires, contraire à toutes les lois, dont la surinterprétation donnant lieu à des violences sont des actes fanatiques, que même l’Islam doit condamner.

« Attaquer Dieu est dérisoire, vouloir le défendre encore davantage ».

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