Ils ne reflètent pas l’opinion, ils la font.
Ils ne donnent pas l’information, ils la préforment et l’instillent.
Ils ne transmettent pas les témoignages, ils les trient selon leur orientation.
Ils ne s’affrontent au pouvoir que quand celui-ci a déjà un genou à terre.
Ils ne connaissent que la technique de l’assommoir, cachés derrière leur écran.
Ils fustigent les abus de pouvoir quand le leur est quasi illimité.
Ils critiquent les hauts salaires en politique et ailleurs, et le leur est astronomique.
Le népotisme les offusque et leur milieu est plus que népotique : Il est dynastique.
Ils multiplient les événements auto glorifiants démagogiques.
Ils sont les serviteurs inconditionnels du culte de la personnalité : la leur.
Ils confondent, dans les interviews, langage direct et agressivité.
Ils croient de bon ton de paraitre à gauche, mais vivent une caricature de la droite.
A part quelques programmes faciles à repérer, leur médiocrité est de mise.
Ils croient le peuple stupide et instaure un nivellement par le bas. Orwell !
Et tout cela en se cachant derrière la liberté d’expression.
Le monde médiatique est le seul à ne pas encore avoir compris qu’il peut y avoir un bon et un mauvais usage de la liberté.
Mais comme les politiques savent ce qui est écrit ici, ils se gardent bien d’offenser ces nouveaux maîtres à penser du peuple électeur. Déplaire aux médias vaut suicide politique.
Le peuple, ses élus et l’esprit républicain laissent violer les principes moraux de la démocratie par des saltimbanques, sans réagir, car ces saltimbanques ont un accès direct dans tous les foyers, à toute heure, touchant tous les milieux sociaux, toutes les tranches d’âge, formatant ainsi les générations en vue de la pérennisation du système.
Mais on peut rêver : une télévision qui donnerait, deux fois par jour, des informations du Monde en toute vérité, des programmes culturels élevant la connaissance et l’esprit, des émissions de jeux intelligents et réjouissants, des films de classe « A », des séries qui ne soient pas des reprises éternelles des mêmes ingrédients aux scripts écrits par un ordinateur, des concerts et d’autres programmes musicaux qui ne soient pas forcément pour mettre en valeur de nouvelles « stars » qui bêleront un soir avant d’être remplacées par d’autres, issues de cette coterie qui publie un nouvel « album » tous les mois. (En l’occurrence, le terme album est le bienvenu, puisqu’ étymologiquement, un album est un volume vide, à remplir de ce qu’on veut !).
Et, bien sûr, des programmes sportifs, qui permettent à chacun de vivre la gloire, récompense de l’effort, par procuration. A voir de préférence en troupeau alcoolisé.
Les choses hélas, ne vont pas changer, mais empirer. Le monde « connecté », s’ajoutant au monde télévisuel, ne peut aller que vers un asservissement social et culturel des masses, les éloignant chaque jour davantage de la « vraie » vie, celle où l’Homme vit en symbiose avec sa planète, son écologie et ses « frères » humains, cette autre moitié de l’humanité pour qui le souci essentiel est de savoir comment nourrir ses enfants demain.