Les apparentements malheureux

Une circonstance de la vie si banalisée qu’on n’a plus besoin de la simplifier pour la rendre compréhensible à un enfant de sept ans (aujourd’hui) :

« Faire l’amour »

On ne connait pas la source d’une locution si banale et si fondamentale, dans tous les sens du terme et dont il semble que personne ne se soit avisé de ce qu’elle a d’impossible, sémantiquement.

Le mot « faire » dans cet attelage suppose que l’Amour est une production artisanale d’un exercice physique en quantité et qualité suffisantes pour encourager les protagonistes à recommencer, au risque de produire une situation, la seule qu’ait prévue la nature : la fécondation d’un œuf.

Mais dans cette industrie, l’Amour est le producteur, pas le produit.

Cette inversion de fonctions ouvre de larges perspectives.

Dans l’Amour se mêlent de nombreux phénomènes, sans qu’il soit facile de distinguer facilement les participations et leurs qualités dans ses interventions.

Dans l’Amour comme aimable distraction, il n’est qu’un facteur de jouissance, pâture concédée à l’égoïsme où le don de plaisir réciproque ne peut être qu’un produit secondaire, intellectuel, loin derrière l’émotion de l’orgasme. Qu’est-ce que l’Amour noble a à voir là-dedans ?

La démonstration de ce concept est éclatante quand vient l’âge tardif où le coït n’est mécaniquement plus possible et que les couples ne perdent rien de leur amour réciproque et gagnent même un quantum ennoblissant dans le fait que leur Amour produit ce bonheur sans artifice, par son essence-même. C’est le seul amour pur, parfait par lui-même, sans l’arbitraire nivellement d’une jouissance assouvissant non l’amour mais les sens.

Quant à l’Amour parental, s’il est puissant dans la première enfance de ses produits, il s’entache rapidement d’orgueil pour ce que ses producteurs ont généré. Dans la plupart des cas, cet amour-là est susceptible de se nuancer en cas de déceptions, si l’enfant ne répond pas aux exigences des fonctions de représentation de la qualité de leurs parents.

L’Amour fraternel, ciment de la plupart des fratries, ressemble tellement à l’amitié d’anciens combattants, ou de membres de la même équipe de football, qu’il n’est pas difficile d’en remarquer les caractéristiques, surtout quand les membres de la fratrie deviennent eux-mêmes parents.

Enfin !!! Divers aspects bien considérés (entre les milliers qu’on trouverait en réfléchissant un peu) et pour ne pas trop banaliser le « faire l’amour », on pourrait, pour ne pas le déconsidérer et lui garder, comme pour le baiser, sa nature d’intime contact physique, le définir comme :

« La transmission des sentiments par les voies urinaires ».

On lui conserve ainsi la noblesse des sentiments et on lui rend son organique animalité !

LOL.

En réalité, c’est l’Amour qui nous fait et pas nous qui faisons l’Amour.

Sans Amour, nous sommes surfaits.

Une réflexion au sujet de « Les apparentements malheureux »

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