Toute culture n’est-elle pas « haute » ?
Cela devrait être le cas, mais les commerçants, les démagogues, les médias, les « artistes » et « stars » fabriqués en quelques semaines, les propagandes, les discours prosélytiques, tout ce qui a intérêt à ce que les masses soient et restent des troupeaux suivants les modes, les « tendances », avec comme levier des budgets supérieurs aux budgets des Etats, pervertissent la Culture.
La Culture, aux racines tellement heureusement diverses, source seule capable de satisfaire la soif engendrée par une insatiable curiosité du monde, de l’univers et de tout ce qui les composent et de tout ce qu’ils produisent, merveilles transmises par le langage et l’image, depuis…toujours. Ce langage, géniteurs de tous les genres littéraires, du mythe, de l’Histoire, de la poésie, des contes (aussi variés et édifiants pour l’homme que le sont les cultures ethniques du monde entier), du roman, de l’essai, de la nouvelle et jusqu‘aux bandes dessinées, si plaisamment représentatives de l’âme des peuples.
Mais, si certains textes ont traversé les âges, c’est qu’à chacun de ces âges, ils ont prouvés leur utile et immortelle réalité, pour être de profondes projections de ce qu’est l’humanité, dans tous ses aspects.
Dans la plupart de ces textes immortels, aussi grands par leur simplicité que par leur profondeur, ces sont les femmes et les hommes, comme principes éternels qui parlent à notre imaginaire collectif avec tellement de justesse que chacun sent que ce texte a été écrit pour lui.
Souvent aussi, le genre littéraire (épique, allégorique, symbolique, tout cela ensemble quelques fois) évoque, au-delà des faits du récit, des profondeurs qui invitent le lecteur à explorer les siennes. On ne sort pas de la « Divine Comédie » de Dante Alighieri, sans se sentir transformé dans notre vision de la civilisation italienne médiévale, qui a eu tant d’influence sur l’Europe du XIIIème siècle… et des suivants, jusqu’à nous, inclus.
Ancienneté n’est pas vétusté !
Quel récit, plus actuel que l’Odyssée, raconte le retour de la guerre d’un homme qui, par un chemin initiatique semé de difficultés terribles, tente – avec succès – de retourner chez lui. Récit qui, ajouté à l’Iliade, dépeint toutes les facettes de l’Humanité et de ses relations avec ses dieux. Là encore l’allégorie et le symbole touchent, souvent à notre insu, les fibres qui nous font choisir notre chemin de vie.
D’autres textes, plus scientifiques, mais changeant l’Histoire du monde, ne peuvent être ignorés. Quand Copernic, en 1543 publie son « De revolutionibus orbium coelestium » il propose la plus grande publication de l’Histoire, qui fera sortir la Terre du centre de l’univers pour y être remplacée par la Soleil, modeste étoile de quatrième grandeur, perdu dans l’immensité, il donne à l’humanité la conscience de son insignifiance physique mais la grandeur de ses capacités d’appréhension de l’univers où elle est née.
Les travaux d’un Newton illuminant le XVIIIème siècle, ou ceux d’un Darwin, au XIXème élargissent l’éclairage du théâtre universel, ne permettant plus un retour à l’obscurantisme.
Au XXème siècle, la Relativité, dont son auteur, Albert Einstein, disait que ce que les mots ne peuvent pas expliquer n’est pas de la vraie science. Son modeste ouvrage de vulgarisation est un chef-d’œuvre du genre. Il se comprend sans la moindre équation.
Un séjour, toujours trop bref, dans un endroit privilégié, loin du monde, entre quelques personnes n’ayant pas peur du vide, d’où, dit-on, proviennent nos moments créatifs, ne peut être qu’un pur bonheur.