Un état sans autorité est comme une loi sans sanction : sans effet.
L’autorité, en matière politique n’implique pas la privation de liberté.
Certaines situations difficiles ou dramatiques – nous en sommes à 30.354 morts du COVID 19 et 751.035 dans le monde, au 12 août – souvent par inconséquence , irresponsabilité, ou simplement ignorante bêtise, demandent des décisions muries par les plus compétents et applicables avec fermeté.
Revendiquer une dispense d’obédience au nom de la liberté est une attitude criminelle, qui devrait être traitée comme elle, car celui qui ne se protège pas contagie les autres. Cela s’appelle en droit « attitude ayant entrainé la mort sans intention de la donner ». Dans le cas le plus favorable.
Mais il y a beaucoup à dire sur une autre attitude : celle des dépositaires de l’autorité de l’Etat, qui n’ont pas les qualités personnelles pour l’exercer. Pour ne froisser personne, ces responsables « déconseillent », mais n’interdisent pas. Cependant, quand ils détiennent l’information qui devrait entrainer l’interdiction et qu’ils ne la rendent pas effective, on pourrait appeler cela « meurtre par faiblesse, ou peur de l’exercice de l’autorité » tellement impopulaire. Huit morts au Niger, parce que le Ministère des Affaires Etrangères a « déconseillé » de se rendre dans telle zone réputée dangereuse. Si cette zone est dangereuse : il est « interdit » d’y aller, pas « déconseillé ». Agir autrement, c’est, pour l’Etat, renoncer à ses responsabilités et les transférer sur ceux qui vont mourir pas ignorance, ou défaut d’appréciation de la réalité du danger.
Le premier devoir d’un gouvernement est de préserver la vie de ses ressortissants, qui sont à l’évidence, mal ou insuffisamment informés. Les laisser libres de choisir, c’est faillir à ce devoir élémentaire. Les fanatiques de « n’importe quelle liberté à tout prix » lèveront les bras au ciel, sauf si un ou plusieurs de ces morts inutiles concernent des êtres qui leur sont chers.
Les discours navrés des politiques responsables (!) devant le nombre de décès par COVID19, alors que les meilleurs scientifiques répètent que le port du masque obligatoire en tous lieux aurait raison de l’épidémie en quelques semaines, ou en « partageant » la douleur des familles dont les fils sont morts au Niger, parce qu’on a pas fait de cette zone dangereuse une zone « interdite », ces discours ne font que souligner l’incapacité de gens qui veulent le pouvoir par goût du pouvoir, sans avoir les épaules pour l’assumer.
Navrant.
Mais, bien sûr : la liberté ! à quand la liberté de conseiller de payer les impôts, de respecter – ou pas – les lois qui ne nous plaisent pas ? La liberté et les obligations citoyennes en libre-service !