« Je le lui ai dit pas plus tard qu’avant-hier ». (J.T. de BFMTV)
L’auteur d’une telle phrase veut dire que l’événement est très récent.
Mais cela signifie – stricto sensu – qu’il ne s’est rien passé entre avant-hier et aujourd’hui. Que l’événement a eu lieu avant cet « avant-hier », ce qui est le contraire de l’intention du locuteur.
Si on insiste pour employer une formule aussi ampoulée, il faudrait dire : « pas plus tôt qu’avant-hier », donc avant-hier ou depuis lors.
Expression, dans le sens de « discourir » : Diacritique et Prosodie.
La diacritique est l’emploi – convenable – de la ponctuation, écrite ou parlée.
La prosodie est la « musique » du langage, le « ton » pourrait-on dire. Si la monotonie est ennuyeuse, parler d’une catastrophe sur un ton badin ou employer le mode lugubre pour annoncer un événement heureux est inapproprié.
Les reporters de télévision sont de grands spécialistes dans ce mépris de la diacritique comme de la prosodie. Nombre d’entre eux ne rythment pas leur discours par la ponctuation, mais par leur capacité respiratoire ! Ils entrecoupent leur discours quand ils sont à bout de souffle, alors qu’un minimum de respect de la diacritique leur permettrait de parler à leur aise en respectant le langage et son sens. Cela pour le rythme.
Quant à la prosodie, il n’est peut-être pas nécessaire de pleurer en parlant d’un événement triste, ou d’annoncer un événement heureux entre deux éclats de rire, mais un ton plus neutre, plus informatif serait le bienvenu.
On s’étonne que de grandes chaînes de télévision ne donnent pas un minimum de formation au discours à des gens de terrain qui s’adressent à des millions de personnes : par respect pour la langue si ce n’est par celui des auditeurs.