Un « moi » complet vaut mieux que deux « tu seras »
Nous n’avons aucun titre à attendre que la vie nous « donne » quoi que ce soit.
Sans faire de notre écologie (au sens large) un enfer, si nous devons trouver la sérénité, la paix, éventuellement le bonheur, le seul chemin à emprunter est celui qui part de nous et revient à nous-mêmes, perpétuellement, et que nous sommes aptes – ou non – à jalonner de rencontres, d’actes, de mouvements, d’apprentissages, mais aussi d’erreurs, de déceptions, de maladresses ; si donc nous voulons vivre cet « être au monde » en générant le plus de joyaux possible, en évitant remords ou regrets, tout cela repose sur la qualité et la quantité de nos décisions.
Les décisions sont la stratégie de la vie et leur application la tactique. Nous passons notre temps à décider, depuis les choses les plus insignifiantes (choisir un aliment, un vêtement, la destination d’une promenade) jusqu’aux actes les plus fondamentaux (rester vivant ou mourir, changer de « vie », fonder une famille, ou la détruire, etc…). La qualité de ces décisions détermine les caractéristiques de notre chemin de vie. Cette qualité n’est pas acquise une fois pour toutes. Elle doit tenir compte des mécomptes, des erreurs, de notre capacité à les accepter et les corriger. Et, en quantité, apprendre à ne pas refuser de prendre et d’assumer ces décisions. Une décision n’est pas une condamnation, elle peut être changée par une autre, mais c’est alors les raisons du changement qui doivent être honorables : modifier quelque chose d’inadapté est sage, revenir sur une décision qui s’impose par paresse ou crainte du changement l’est moins.
La raison source de sagesse
Régir ce chemin de façon noble suppose trois valeurs élémentaires : l’intelligence, la connaissance et le mental. L’intelligence fera le travail analytique et synthétique pour le choix de la solution, la connaissance se justifie d’elle-même (plus on a de connaissance, meilleurs seront nos choix car plus documentés) et le mental sera le garant de l’application honnête et complète de la décision prise. Il est le gendarme de notre allégeance envers nous-mêmes. Il suppose de l’honnêteté, de la persévérance, du courage et de la détermination.
C’est en fait le plus souvent le Mental – et dans une plus grande mesure que d’autres composants de la subjectivité – que l’on met en cause dans le travail sur soi. A intelligence et connaissance égales, c’est un mental fort qui « fera la différence ». Vis-à-vis de nous-mêmes ou face au monde.
L’abord du travail sur soi ne dépend donc pas d’un enseignement psychologique inféodé à une « école », mais d’un regard intérieur honnête qui aide chacun à faire un inventaire bienveillant mais critique sur ce que sont ses ambitions de vie, face aux réalités de cette même vie et à leurs résultats. Si le constat n’est pas entièrement satisfaisant (à plus forte raison s’il ne l’est que peu), un travail sur soi s’impose.
Quant à la structure de ce travail, elle ne peut évidemment être la même pour tous, d’où l’absolue nécessité d’un travail en petits groupes (l’« autre » s’avère souvent être un miroir) et dans un climat de grande interactivité (il faut au moins autant de fenêtres que de miroir !).
Afin de respecter le premier principe de tout travail avec (ou sur) la personne, « primum non nocere » (surtout ne pas nuire). il faut, pour prétendre aider des êtres en difficulté, ou en volonté d’amélioration, des connaissances dans d’assez nombreux domaines de la vie et de ses sciences, ce qui exclut, de façon absolue, les « méthodes », « modules » et autres « produits » distribuables par des intervenants de bonne volonté, mais…