J’ai suivi assidument la Coupe du Monde de football féminin.
Je n’avais pas vu de football féminin depuis fort longtemps. En ce temps-là, le jeu, assez prévisible quant à sa technique, sinon s’agissant des résultats, avait un aspect comique. Le ballon jouait le rôle de bélier et, où qu’il aille, il était suivi par son troupeau de 20 brebis à la façon de ces leaders de vols d’oiseaux qui entrainent leurs centaines de congénères qui suivent aveuglément le mouvement.
Lors de cette Coupe du Monde, j’ai vite été détrompé, dès la première minute du premier match !
Une vista impeccable, des passes précises et opportunes, un sens de l’anticipation souvent spectaculaire, des stratégies aussi classiques qu’efficaces ! Du « foot », quoi !
Et, tout naturellement, avec l’heureux étonnement est venu la certitude qu’un jeu aussi athlétique que fin dans sa réalisation, quand elle est de haut niveau, allait bénéficier de ces qualités qui sont l’apanage de nos compagnes, et qui manquent souvent aux hommes, quand ils poursuivent un but : le résultat justifie les moyens, et ces moyens ne sont pas toujours honorables : on triche, on simule comme victime une faute inexistante, on contredit l’arbitre quand on ne l’agresse pas verbalement et bien des victoires seraient des défaites dans un match entre gentlemen.
J’ai dû déchanter : les filles, comme les garçons, quand il s’agit de gagner, sont tricheuses, menteuses, simulatrices, vindicatives. Enfin, elles pratiquent, sans exclusive, toutes les médiocrités qui gâchent souvent le spectacle magnifique qu’est un match de foot joué dans l’esprit olympique.
Dans le dernier mondial, où la France a gagné, une chose curieuse s’est produite. Pour des raisons qui n’ont pas été publiées, d’un jour sur l’autre, les fautes personnelles et les incivilités ont disparu.
Que cet événement – qui n’a d’ailleurs pas duré jusqu’à la fin – ait été dû à une réprimande globale, à une menace de durcissement de l’arbitrage, ou à un rappel que la compétition était diffusée dans le monde et devait être exemplaire, entre autres pour les enfants, nous a donné quelques matches d’une élégance qui n’a rien enlevé à l’efficacité. Un rêve.
Les enfants, maintenant, singeant leurs idoles, se roulent par terre à la moindre occasion, se tiennent avec d’horribles grimaces une jambe malmenée, alors que le contact a eu lieu (ou pas !) sur l’autre jambe, ont des gestes déplacés envers les arbitres et tout cela fait sourire les afficionados, comme si ces simagrées étaient plaisantes, à attribuer à l’enfance, alors que leurs modèles sont leurs aînés.
Ces attitudes sont en train d’enlever à ce très beau sport toute noblesse.
Quand on sait les sommes fantastiques qui sont générées et qui circulent dans ce milieu, l’esprit sportif, tel qu’on le rêve, n’a peut-être pas sa place. Mais la trêve des tricheries durant le dernier événement mondial – cité plus haut- démontre que c’est possible.
Peut-être est-il encore temps de décontaminer le football féminin. En fait, comme pour les hommes d’ailleurs, ce n’est qu’une question d’arbitrage. La mise en fonction de l’arbitrage télévisuel devrait rendre la chose possible. Les bonnes habitudes ne sont pas plus difficiles à acquérir que les mauvaises ! Avis à La FIFA.