Mourir d’entêtement aveugle.

La stratigraphie nous enseigne clairement tout ce que nous avons besoin de savoir pour comprendre notre futur climatique.

crédit Hamelin de Guettelet

Ce mille-feuille de la croûte terrestre illustre les périodes chaudes, celles qui ont gelé la Terre, d’autres qui ont exagéré l’évaporation océanique et les déluges subséquents, ou les longues ères de sècheresse, etc., toutes époques, dues à la relation de la Terre comme objet astronomique avec son étoile, le Soleil, dont certains caprices ont eu et auront toujours des effets déterminants sur la vie de notre planète, perceptibles à l’échelle des siècles, inexorable à celle des millénaires, depuis longtemps avant l’apparition de la vie en général et celle de l’Homme.

Après le dégazage des roches aux premiers temps de la formation planétaire et l’opportun mélange de l’hydrogène avec l’oxygène à un pour deux, offrant ce génial cocktail qui allait devenir le solvant de la vie.

L’affaire était bien partie et la proportion terres émergées-océans adéquate pour une prolifération harmonieuse d’une diversité biologique, laissait bien augurer de l’avenir de la Planète Heureuse, située à la distance idéale de la deuxième source indispensable à la vie, la chaleur d’une étoile, le Soleil. Et cela s’est bien passé pendant quatre milliards d’années.

Puis, par complexification moléculaire du solide, du liquide et du gazeux, le monde du vivant est apparu. Et dernièrement, l’Homme, doté par hasard d’un cerveau capable de penser la survie, puis l’adaptabilité et la recherche du bien-être, sans considération économique pour un milieu tellement plus prolifique que nécessaire pour de rares tribus récemment parvenues à la bipédie. Les quelques dizaines de milliers d’années suivantes furent occupées à la recherche d’un savoir-faire pour passer du statut de proie à celui de prédateur. Ce fut un succès !

Après quelques millions d’années pour passer de la survie à la prédation et de celle-ci à la recherche du confort, puis du bonheur, sans scrupule envers ce qu’il a piétiné, l’Homme Moderne a entrepris d’asservir sa terre-mère à sa volonté de jouissance.

Et là, l’affaire a mal tourné. Le hasard et la nécessité (Jacques Monod) ont changé la « donne ». Une démographie galopante en exponentielle géométrique a tué la notion d’entraide prévalant à la préhistoire, pour une concurrence aveugle où la loi du plus fort est devenue la seule mesure, qui ne s’est pas démentie depuis, installant de façon pérenne des inégalités que l’égoïsme a entérinées comme nécessaires, puis comme vertueuses vis-à-vis du vivant : le bœuf domestiqué pour sa viande et le labours, le cheval pour faciliter le voyage, l’esclave pour les tâches pour lesquelles un cerveau élémentaire et des mains habiles sont nécessaires. Ce décor n’a guère changé, bien que la décence eût exigé des dénominations moins blessantes pour les mêmes fonctions.

Pour que cette gigantesque machine fonctionne, il faut de l’énergie. Tellement d’énergie, d’applications élémentaires de la thermodynamique que tout ce qui peut être brûlé, l’a été et l’est encore ! Le bois d’abord, ses sous-produits fossilisés ensuite, et les métaux radioactifs pour leur puissance de rayonnement. Puis l’énergie solaire et ses sous-produits, tel le vent, et la chaleur du manteau terrestre, avec la technique balbutiante de la géothermie, pourtant la plus prometteuse.

L’aboutissement de tous ces processus alimentant l’énorme moteur qu’est devenue la Terre et la production de toute combustion, c’est le gaz carbonique, qui, par convection monte dans la haute atmosphère, créant une coquille gazeuse qui emprisonne les productions industrielles du même gaz, et, plus que tout, fait de l’atmosphère une marmite dont le couvercle augmente indéfiniment la température, en laissant entrer le rayonnement solaire et n’en réfléchissant qu’une partie.

Curieusement, l’astronomie nous montre un exemple parfait de ce que sera le devenir de la Terre : Vénus, qui a une couverture gazeuse très semblable à celle que nous nous évertuons à créer, qui lui donne une température de surface de l’ordre de 400 à 500 degrés.

Notre situation ne serait pas sans remède si, une fois n’est pas coutume, les intérêts généraux passaient avant les égoïsmes nationaux, car le gaz carbonique est plus lourd que l’air et sa tendance serait de descendre vers la surface planétaire et de se noyer dans les océans. Mais la production permanente du gaz ennemi « à chaud » maintient par convection celui déjà installé en haute altitude et l’augmente : ce cercle-là est vraiment vicieux. Restent à inventer d’autres sources d’énergie ou de capturer le gaz carbonique et le noyer, manu militari, dans les océans, ou encore apprendre à le dissiper dans l’espace.

Faute d’une solution, il n’y aura plus d’humanité – et autres espèces – sur Terre, dans moins d’un siècle.

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