Avéré selon certains au Myanmar voici 31.000.000 d’années, en Afrique, selon d’autres à 7.000.000 d’années, la bipédie à 3.500.000 ans, l’Homme de Tautavel à 450.000 ans, les premières sépultures à 100.000 ans et l’art pariétal à 32.000 ans, tel est le schéma de l’apparition et de l’évolution biologique de l’Homme.
La préhistoire cède le pas à l’Histoire avec l’écriture, soit voici 6.000 ans, en Mésopotamie et en Égypte.
Depuis Neandertal à aujourd’hui, la capacité crânienne ne varie guère, entre 1.200 et 1650 cc.
L’Homme est passé, socialement, de l’individu à la horde, de la horde à la tribu, de la tribu à l’ethnie, de l’ethnie à la nation, sans changer de capacité, mais en développant, convivialité oblige, des règles et plus tard des lois.
Comme cueilleur, pêcheur et chasseur, L’homme s’installa au long des fleuves et des estuaires, dans les zones de climat les plus favorables et là s’arrêta son génie créatif fondamental.
Depuis lors l’homme n’a plus évolué comme individu ou comme espèce et ses progrès n’ont plus été que sectoriels.
La science, comme on la pense aujourd’hui est le produit d’ajouts successifs répondant à la spirale :
« Science fondamentale, idée nouvelle, expérimentation, résultat et en cas de gain sur l’art antérieur, adjonction à la Science fondamentale, une spire plus haut ».
Le « progrès » sectoriel est d’autant augmenté que les participants à son développement sont nombreux.
D’une fusée de feu d’artifice chinois inventée il y a plus de 1.000 ans, à une fusée spatiale, il n’y a aucune addition de principe.
Et la poudre propulsive restera le seul explosif chimique jusqu’au XIXème siècle !
L’Homme « crée » par addition et nécessité, pas par augmentation de son potentiel intellectuel. Un étudiant qui sort des meilleures universités en sort avec davantage de connaissances, mais pas plus d’intelligence.
L’avènement de béquilles intellectuelles, comme les calculateurs, de plus en plus performants ne peuvent pas davantage infuser plus d’intelligence à l’Homme, sinon au contraire atrophier des fonctions cérébrales d’usage obsolète.
L’espérance de vie augmente chaque année, mais les statistiques des pertes de performances cérébrales et cognitives ne reculent pas.
Il n’y a pas de progrès de l’Humanité comme espèce. Et il n’est pas sûr que la valeur normative de l’intelligence moyenne résiste aux déviances que l’éducation des masses lui impose, par nécessité d’adaptation aux outils numériques.
Il s’ensuit que l’intelligence native n’est pas évolutive et que les interventions d’intention améliorantes ne sont pas un plus, mais souvent un outil destiné à conserver un potentiel et éventuellement à en mettre en évidences les richesses.
Peut-être les différences intellectuelles entre individus d’une société peuvent-elles, par addition des singularités ouvrir les potentiels d’un groupe donné, comme il se démontre par l’amélioration des inventions. Mais le résultat positif d’une telle addition sera un bénéfice au compte des connaissances et pas une amélioration des performances sui generis du cerveau.
En somme, toutes les méthodes « d’entraînement » peuvent utiliser la mémoire, les capacités analytico-synthétiques, la justesse des modes de raisonnement d’outils tels la rhétorique, le calcul mental, un meilleur usage des fonctions cognitives, mais aucune modification du cerveau comme organe.
L’Université Claude Bernard Lyon 1 à l’Institut « Cellule Souche et Cerveau », en collaboration avec le Kings College de Londres sont parvenus à transformer des cellules gliales présentes au sein même du cerveau pour en faire des neurones. Les résultats de l’étude indiquent que ces neurones induits adoptent une identité semblable à celle de neurones dégénérés. De tels travaux laissent penser qu’une ingénierie neurocérébrale est en marche et peut réserver, à terme, des résultats remettant en cause – à part ses indications thérapeutiques – les limites organiques de la production cérébrale.